Les maraudeurs anticipent la campagne oléicole…

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Encore une fois, la récolte oléicole dans la région s’annonce des plus médiocres (conséquences de la neige de l’hiver passé), au point où ni les paysans propriètaires d’oliveraies ni encore moins les propriétaires d’huileries n’ont entamé les préparatifs accoutumés à cette campagne. Une campagne qui doit normalement débuter à la mi-décembre, soit juste après la fin de sept jours de froid connus sous le nom “Isemaden N’cetwa”. C’est une période où le rendement en huile est optimal, mais il se trouve que ce calendrier agraire, soigneusement élaboré par nos ancêtres n’est pas toujours respecté à la lettre pour plusieurs considérations. D’abord, il y a l’abondance des récoltes par saison, d’une part, et la méfiance de l’hiver, d’autre part, qui ont fait que les fellahs, pour venir à bout de leur récoltes avant l’arrivée des grandes pluies et de la neige, entamaient cette besogne dès le début novembre. Autre chose, souvent c’est les maraudeurs qui anticipent cette campagne. Ces derniers sévissent de jour comme de nuit et occasionnent des dégâts aux récoltes, mais aussi aux jeunes oliviers. C’est le cas pour cette année, où le kg d’olive est déjà à 200 DA. Ce vol est encouragé bien sûr par les marchands d’olives qui courent derrière des gains substantiels, sans pour autant se soucier de l’origine de cette marchandise qu’ils acquièrent généralement auprès des enfants. Donc, ces pratiques malsaines qui se sont malheureusement généralisées ces dernières années, obligeaient parfois les oléiculteurs à passer des nuits hivernales dans les champs pour sauver leurs récoltes. A défaut, ils n’ont le choix que de débuter la campagne précocement, avant même le mûrissement des fruits.Le gaulage et le ramassage des olives sont des travaux de longue haleine qui exigent une importante main-d’oeuvre. Ils permettent, chaque année de créer des centaines de postes de travail saisonnier. D’abord certains oléiculteurs engageaient des salariés, voire des familles entières pour cette besogne. D’autres oportunités de travail sont disponibles dans les huileries pendant quatre à cinq mois. Ce sont aussi des travaux qui présentent des risques de chûte des l’oliviers. En effet, chaque année, des dizaines de cas sont enregistrés au niveau de l’hôpital de la ville. Les victimes sont en majorité des femmes, ces dernières étant les moins expérimentées. Les blessures varient d’une simple égratignure à des fractures graves.En tenant compte de toutes ces données, le litre d’huile d’olive, qui avoisine actuellement les 200 DA, sera revu à la hausse et peut même doubler de prix.…Et les paysans tracent les premiers sillonsLes agriculteurs, quant à eux, profitent des dernières gouttes d’eau venues du ciel pour procéder à la première opération de la campagne labours-semailles qui consiste à défoncer la terre avec la charrue au soc tranchant. C’est un travail qui prépare la terre, la fertilise (surtout si elle est fumée auparavant) et permet d’optimiser les récoltes de fin d’année, avant l’opération du hersage et l’ensemencement. Cette tâche aurait pu être entamée bien avant si, bien sûr, les orages d’automne (Saison qui débute le 30 août de chaque année, selon le calendrier agricole Berbère) étaient au rendez-vous. Quant à la campagne labours-semailles, elle débute officiellement à partir du dix-septième jour du mois d’octobre, soit 45 jours “si laxrif” dans les régions montageuses, avant l’arrivée des pluies et surtout de la neige. Pour les plaines, les travaux peuvent être entamés à partir du soixantième jour “si laxrif” qui coincide avec le 30 octobre de chaque année, qu’on appelle communément “lahlal”. Tout de même, pour les céréales, il est conseillé de retarder les travaux jusqu’à “Yennayer”, car à ce moment-là, l’herbe a déjà poussé, il suffit de la labourer pour en finir avec elle, et de là, le blé ou l’orge poussera seul. Et puis, ce calendrier soigneusement dressé par nos ancêtres tenait compte des moyens de travail à leur époque, à savoir : l’araire et les boeufs. Cette campagne, qui durait naguère plus de deux mois, peut être achevée en quelque jours avec les moyens mécanisés dont dispose l’agriculteur de nos jours. Pour terminer, soubaitons une bonne saison et une bonne récolte pour les paysans qui préparent cette campagne.

Farid A.

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