C’est la délivrance pour 93 familles de Bouira qui vivent dans ce qu’on appelle les “Haouchs de la honte”. Ainsi, c’est depuis mardi dernier que les locataires de huit haouchs du chef-lieu de la wilaya de Bouira, ont été relogés. Cette opération, chapeautée par les services de la municipalité était très attendue par ces citoyens qui vivaient dans la promiscuité et l’insalubrité la plus totale. Certains de ces locataires, que nous avons rencontrés, étaient carrément aux anges et n’ont pas su trouver les mots pour exprimer leur joie et quitter enfin ces taudis qui leur servaient d’abris. “ Je n’arrive pas à y croire! C’est comme un dans un rêve et je ne veux absolument pas me réveiller», nous dira Hakim, désormais ex-habitant du « Haouch Abdelaziz ». Il faut dire que cette euphorie est compréhensible à plus d’un titre, quand on sait l’environnement inhumain qui caractérisait ces gourbis. Pour l’illustrer, on n’a qu’à imaginer que l’on vit à longueur d’année à l’intérieur d’une décharge publique, à coté des rongeurs, serpents et autres bestioles. Pis encore, pour dormir les gens sont obligés de se relayer et le faire à tour de rôle, tant la place fait défaut. C’est dans ces conditions, inhumaines et indignes, que vivaient ces citoyens. Aicha, ex-locataire du « Haouch Amar Khodja » et toute nouvelle bénéficiaire d’un logement social, s’exclamera ainsi : “Durant les jours de pluie, on priait le ciel pour que la toiture ne s’effondre pas sur nos têtes. Sans parler des fils électriques qui pendouillent un peu partout. C’est l’enfer sur terre!”. Cette opération de relogement est, pour ainsi dire, venue dans la douleur. Il faut rappeler que les habitants des différents Haouchs de Bouira, visiblement las des promesses sans lendemain des autorités, avaient décidé au mois de janvier dernier, de se regrouper en association. Cette dernière avait, selon M. Naïli, porte-parole des locataires des Haouchs de la rue Abane Ramdane, fini par réunir l’ensemble des habitants des Haouchs de l’ancienne ville de Bouira. De plus, le wali de Bouira, Nacer Maaskri, avait promis dès sa première sortie sur le terrain, de “ prendre à bras le corps cet épineux problème”. On peut dire que désormais c’est chose faite. Toutefois, il est utile de préciser que pour cette première étape, seuls huit quartiers ont été concernés par cette opération. Le reste, à l’instar de Haouch Aïssat Idir (ex- Rue de France) vont suivre après l’Aïd, selon les responsables de l’APC.
R. B.