Une lecture de «Le Grain dans la meule» de Malek Ouary

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Par Abdennour Abdesselam

Madame Djoher Amhis-Ouksel est revenue chez Casbah Editions dans sa collection Empreintes avec une lecture de l’ouvrage de Malek Ouary intitulé « Le Grain dans la meule ». Né le 27 janvier 1916 à Ighil Ali en Kabylie où il fréquente l’école primaire avant de se rendre à Alger, l’auteur décède le 21 décembre 2001 en France. Malek Ouary a été journaliste radiophonique de profession avec son émission intitulée : « La préservation et la valorisation du patrimoine kabyle. » Mai Ouary est plus connu par son œuvre, que Madame Amhis-Ouksel, professeur de lettres françaises et inspectrice d’enseignement, nous fait revivre, grâce à une note de lecture remarquable qui situe l’aventure de la vendetta dans ses véritables faits de sociétés. Nous  noterons au passage que Malek Ouary partage le même pays et la même profession que Jean Lmouhoub Amrouche mais également d’autres valeurs et aspects qui leurs sont communs depuis cette terre de Kabylie. Ce retour aux sources ou plutôt cette affirmation de soi en tant que Kabyles et Algériens ; les deux auteurs les assumeront avec hauteur de vue et force de caractère sans gène et encore moins un sentiment de complexe. L’ouvrage de Madame Amhis s’ouvre justement sur une épitaphe de Malek At Wari qui disait  « Alors, une chose m’a frappé tout ce que j’avais acquis comme culture venait de « chez les autres ». N’y a-t-il donc rien de valable chez nous ? Cela tournait à l’angoisse et l’idée que la réponse pût être négative, comme certaines bonnes âmes le proclamaient bien haut, me peinait, m’humiliait.» C’est autour de cette profonde imprégnation de sa culture originelle et la quête de soi doublée du droit de cité des siens que l’inspectrice présente l’écrivain. Dès 1946, Malek Ouary enregistre à la radio d’Alger des chants kabyles. En 1955 paraît à la société algérienne de publication son premier reportage intitulé : Les chemins de l’émigration. C’est en 1956 qu’il publiera « Le Grain dans la Meule » aux éditions Buchet-Chastel, Paris, suivi de « Poèmes et chants de Kabylie » en 1972 et enfin ses deux derniers ouvrages intitulés : « La montagne aux chacals » et « La robe kabyle de Baya » réédité chez Bouchène. Nna Djoher Amhis dresse d’abord le tableau des personnages du roman comme pour étaler la trame de son étude. La note de lecture est annoncée sur plusieurs chapitres qui aident encore mieux à la connaissance de l’ouvrage de Ouary dont les textes ont été depuis fort longtemps bannis des ouvrages didactiques scolaires officiels. Ainsi en a été d’ailleurs de la plupart des auteurs du pays kabyle. Nna Djoher finit son étude en proposant des axes de réflexion sur bien des sujets traités par Malek ath Wari dans son ouvrage. Elle notera que « Le Grain dans la Meule » a été adapté à l’écran suivant une vision d’Ifticène sous le titre « Les rameaux de feu ».

A. A.

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