Le prix de la résistance Matoub remis à Tinariwen

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Le prix de la résistance Matoub Lounès a été remis, avant-hier à Tizi-Ouzou, au célèbre groupe de la musique targuie et de l’Azawad, « Tinariwen », lors d’une cérémonie organisée par la fondation Matoub Lounès. La rencontre s’est déroulée en présence d’une foule nombreuse. Plusieurs figures connues de la région ont été au rendez-vous. En plus de Nna Aldjïa, la maman du Rebelle, et de sa sœur Malika, présidente de la fondation, on a noté la présence à ses côtés du maire RCD de la ville, M. Ouahab Ait-Menguellat, du maire d’Aït Mahmoud, de Si El-Hachemi Assad du HCA, de représentants de la direction de la Culture, et un nombre d’artistes dont Ali Ideflawen, Taleb Rabah, Akli D, Matoub Hamid… « C’est un immense plaisir, pour nous, ce soir, de réunir la famille artistique kabyle et nos invités qui viennent de divers horizons. Une nouvelle fois, Lounès nous a tous réunis. Lounès a résisté à toutes les formes de dépersonnalisation et de conformisme. Il est resté Kabyle, Algérien authentique et Amazigh. Chacun de nous a une histoire, une anecdote ou un souvenir avec lui. Aujourd’hui, c’est avec beaucoup d’émotion et de considération que nous accueillons les membres du groupe Tinariwen, qui nous viennent du sud de Tamazgha, pour leur attribuer le 3e prix de la résistance Matoub Lounès. Nous saluons leur authenticité et leur voix qui a su briser le voile du silence sur une identité millénaire de Tamazgha. Avec leur musique qui vient des fins fonds du désert. Ces hommes libres nous ont réconciliés avec nous-mêmes et avec nos racines. Tinariwen et Lounès Matoub nous démontrent qu’une fois de plus, la musique élimine les barrières et les frontières pour rapprocher les peuples. C’est la preuve, aujourd’hui, que leur musique est plus forte que tout, particulièrement quand elle est porteuse de liberté d’espoir et d’amour, piétinée par le bruit macabre des armes. Nous saluons Tinariwen pour leur venue, ici, chez Matoub en Kabylie », dira, dans son allocution, la sœur du Rebelle. Le programme de la soirée s’est poursuivi avec la montée sur scène d’Ali Ideflawen, qui a ouvert le bal avec la chanson du Rebelle « Hymne à Boudiaf », ainsi que des chansons tirées de son riche répertoire, notamment « Berouaghia ». Plusieurs diplômes ont été remis aux autres invités qui défilaient sur la scène, un par un, qui pour interpreter des morceaux musicaux du chantre qui pour raconter une anecdote vécue avec Lounès. Lors de cette cérémonie, la direction de la culture a été également primée. Après ça, c’était au tour d’Akli D de se produire. Juste avant que le groupe Tinariwen ne fasse son entrée sous un tonnerre d’applaudissements et de youyou. « Je vous remercie pour cette distinction qui nous est très symbolique. Je tiens à dire que Matoub représente tous les amazighs à travers le monde. Nous ne sommes pas venus au complet aujourd’hui, les autres sont restés sur Alger où nous avons donné un spectacle, avant-hier (vendredi, NDLR). Nous avons toujours souhaité venir à Tizi-Ouzou. Nous espérons revenir bientôt pour chanter la liberté avec les amazighs de Tizi-Ouzou », indiquera Abdellah, membre du groupe. Des burnous seront alors remis aux hôtes lauréats par le maire de la ville. Quant au trophée de la résistance, il sera remis des mains de Nna Aldjïa.

Samira Bouabdellah

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