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Ressusciter un lieu historique et un jeu d’antan

Les maquis de Boukhiar, à Agueni N’sihel dans la commune de Barbacha, ont abrité samedi dernier, la première édition du tournoi de tir au fusil de chasse. Une initiative du collectif des chasseurs de cette municipalité qui a connu une participation, record, de pas moins de 116 chasseurs de différents âges venus des wilayas de Béjaïa, de Tizi-Ouzou et d’Alger. Le choix du site n’est pas fortuit, puisqu’il s’agit d’un endroit historique où a eu lieu l’une des plus grandes batailles de la région en fin juillet 1959. Cette bataille avait duré plusieurs jours qu’on baptisa ce lieu « la bataille de Boukhiar ». Aujourd’hui, le site est transformé pour la circonstance en un stand de tir. Histoire, d’abord de rendre hommage à ces Martyrs de la révolution, puis de réhabiliter un jeu d’antan, appelé nommément « Lghart », très réputé en Kabylie. Ce tournoi axé sur le plaisir et la participation était ouvert à tous. Tant aux professionnels de la chasse qu’aux novices de l’art de tir au fusil de chasse. « Le principe de jeu du tournoi se base sur un tir direct du joueur en usant d’une cartouche à balle unique sur une cible placée à 150 mètres du point du tir », a expliqué Mohand Oulhadj Iken, représentant du collectif des chasseurs de Barbacha. La distance est revue à la hausse à chaque fois que les joueurs arrivent à battre le même record jusqu’à la sélection de trois meilleurs « tireurs d’élite ». L’ambiance était à son comble depuis le début du tournoi jusqu’à sa clôture, aux environs de 19 heures. Ce jeu a été suivi par un public nombreux malgré la chaleur torride de cette journée marquée par des tirs mélangés à l’odeur du Baroud. Les tireurs s’affrontèrent pour arracher l’un des trois prix de la compétition. Des prix qui consistent en un bœuf d’une dizaine de millions, une cuisinière et un bouc de plus de trois millions de centimes. « Miser sur des animaux est une manière de ressusciter un des plus anciens loisirs en voie de disparition », avoua un des organisateurs qui n’a pas manqué de souligner que ce jeu dit « Lghart » était un moyen de motiver les gens à s’initier à la chasse. Un art et un sport qui permet, d’abord d’apporter du gibier, source d’aliment, et d’organiser la faune et son espèce. À travers cette initiative, les jeunes d’Agueni N’sihel ont pu réhabiliter un des sites historiques de leur localité ainsi qu’un jeu de leurs aïeux.

Nadir Touati

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