Cent seize (116) chasseurs ont pris part, samedi dernier, dans la forêt d’Agueni-n-Sihel, dans la périphérie de la ville de Barbacha (80 km au sud de Béjaïa), à un tournoi de tir au fusil, organisé dans le but de réhabiliter ce sport, qui fut, par le passé un loisir populaire phare dans la région, a-t-on appris auprès de l’association des chasseurs de Barbacha, initiatrice de la manifestation. Harnachés et vêtus de leurs plus beaux atours, les participants, des tireurs aguerris, issus des wilayas de Béjaïa, Alger et Tizi-Ouzou, s’y sont donné la réplique, en visant à l’œil nu, des cibles, placées au départ à une distance de 150 mètres puis éloignées davantage, au fur et à mesure des qualifications. L’enthousiasme atteignait son paroxysme à chaque fois qu’un tireur faisait mouche et plantait sa « banderille » au centre de la cible, encouragé par un public en délire, heureux de voir les concurrents tirer juste. Et les prix mis en jeu en valaient la peine. Comme de tradition, les lauréats devaient remporter un bœuf et un bouc, acquis grâce à des cotisations dans la région. Rencontre symbolique, conviviale, exploitée par ailleurs à bon escient pour se remémorer la lutte de libération nationale et rendre hommage aux martyrs. Le lieu, en effet, plus précisément le lieudit, « Boukhiar », a abrité une bataille épique en juillet 1959, entre un détachement de l’ALN, et les forces coloniales, qui a duré plusieurs jours au terme desquels, des dizaines de moudjahidine sont tombés au champ d’honneur. Les participants en ont profité pour leur rendre hommage, en déposant au pied d’un arbre, une gerbe de fleur et en récitant la Fatiha.
