La détresse des dialysés

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Le service d’hémodialyse de l’hôpital de Bouira a été paralysé dans la matinée d’hier, par une grève «surprise» du personnel paramédical.

Ces derniers ont eu recours à cette action dans le but de dénoncer le manque d’effectifs dont souffre ce service. Ainsi et selon certains dialysés, rencontrés sur les lieux, les trois infirmiers qui s’occupaient de la prise en charge des malades ont, subitement, refusé de regagner leurs postes. « Comme chaque matin, je suis venu faire ma séance d’hémodialyse et à ma grande surprise, je me suis retrouvé face à un chef de service esseulé ne savant plus où donner de la tête », nous a-t-on indiqué. Certains de ces malades se disent abandonnés par la direction de l’EPH Mohamad Boudiaf. Ils soulignent le fait que le directeur n’a pas pris les mesures nécessaires afin de leur garantir une prise en charge optimale. « Ce service d’hémodialyse est négligé par l’administration. Nous sommes victime de négligences », dira M. Izem, président de l’Association des insuffisants rénal au niveau de la wilaya. Pour étayer ses propos, notre interlocuteur citera en exemple la station d’épuration d’eau qui serait, selon lui, désuet et nécessite d’être remplacée. « Nous avons formulés plusieurs écrits à la direction de l’hôpital afin de dénoncer cette situation et réclamer le changement de cette station. Malheureusement, la direction nous a fait part du manque de moyen dont elle fait défaut », soulignera-t-il. Un des patients rencontrés sur les lieux, le visage livide et la voix tremblante, nous confiera que ce calvaire qu’ils endurent du fait du manque d’infirmiers risque de leur coûter la vie. 

Le directeur de l’EPH tente de rassurer

Dans le but d’en savoir plus sur ce sujet, attache a été prise avec le directeur de l’EPH de Bouira. Ce dernier a concédé que son établissement connaît quelques perturbations du fait du manque de personnel soignant, notamment au service d’hémodialyse. « Ce matin, (hier, ndlr), je me suis retrouvé avec une grève illégale de trois infirmières », a-t-il indiqué. Et de poursuivre : « Mais le comble est que je me suis retrouvé avec un chef de service qui ne savait pas faire les branchements adéquats », nous a-t-il informé. Interrogé sur la situation actuelle, notre interlocuteur s’est montré rassurant en indiquant que d’autres équipes de soins ont été provisoirement affectées à ce service. « Pour faire face à cette situation, nous avons pris toutes nos précautions. Ainsi, les malades peuvent faire leurs séances le plus normalement du monde », a-t-il tenu à rassurer. Avant d’annoncer qu’un groupe de paramédicaux, composé de plus d’une douzaine d’éléments, vont être affectés d’ici une quinzaine de jours. S’agissant des accusations de « négligences » proférées par certains malades, le directeur de l’hôpital s’est interrogé sur le fait que « sur une soixantaine de patients, il y a qu’une dizaine qui nous accusent de négligence. Je ne comprends pas. À moins qu’il s’agit que d’une vaste manipulation ». Interrogé à propos de la station d’épuration d’eau qui serait, selon certains dialysés défectueuse, notre vis-à-vis a démenti cette version en précisant que des travaux de réhabilitation ont été effectués, sans que pour autant cette station de pompage n’ait besoin d’être changée.  

Ramdane. B

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