L’échec de la CNCD salutaire pour l’Algérie

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En 2011, des personnalités politiques et issus du mouvement associatif, regroupés dans une organisation du nom de CNCD (Coordination nationale pour le changement et la démocratie), ont tenté d’entraîner l’Algérie dans ce qu’on appelle le printemps arabe. Un printemps qui venait d’ébranler la Tunisie et l’Egypte. Les multiples tentatives de la CNCD, qui appelait alors à une marche chaque samedi à Alger, ont été vaines. Entre temps, le printemps gagnait du terrain. Il avait atteint la Lybie, la Syrie, le Yemen… Et depuis, ces pays, à l’instar de la Tunisie et de l’Egypte, ne relèvent plus la tête. Ils s’embrasent davantage. En Syrie, le seuil des 100 000 morts est dépassé. L’Egypte compte également ses morts, à cause du conflit entre les pro et les anti Morsi, président destitué par l’armée le 3 juillet dernier. La Tunisie également ne sent pas le jasmin, elle qui a renoué de plus belle avec la violence et qui vit au rythme des assassinats politiques, à l’instar d’ailleurs de la Lybie qui, presque deux ans après la mort de Kadhafi, ne voit toujours pas le bout du tunnel.  C’est dire, en somme, que le temps a finalement donné raison à ceux qui n’ont pas adhéré à cette action, en Algérie. « Voilà ce qui nous attendais !», doivent se dire les citoyens. En outre, ce printemps arabe a également donné à vérifier l’importance de l’arrêt du processus électoral de 1992 qui allait consacrer l’ex FIS à la tête du pays. L’Egypte a vécu l’expérience d’être gouvernée par des islamistes. Elle s’en est vite rassasiée et a fini par éructer ce mode de gouvernance en un laps de temps très réduit. A vrai dire, si Abassi, Belhadj et autre Hachani avaient accédé au pouvoir, il aurait fallu du temps, des armes et, surtout, du sang pour les dégager. Malheureusement, cet arrêt du processus n’a pas pu épargner à l’Algérie la coulée du sang.  Après l’arrêt du processus électoral, Algérie allait vivre ce qu’on appelle, aujourd’hui, la décennie noire. Des centaines de personnes, entre intellectuels, hommes politique, journalistes, militaires, policiers et citoyens anonymes ont été tuées.  L’Algérie a payé un lourd tribu pour sortir de la crise. Qu’en sera-t-il pour la Tunisie, l’Egypte, la Lybie et les autres ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces états basculent vraiment dans l’inconnu. D’une manière ou d’une autre, ces pays sont en train de connaitre le sort vécu par l’Algérie durant les années 1990. Plus d’un, d’ailleurs, estime avec un recul que le printemps arabe n’avait aucune chance de réussir en Algérie, étant donné que, selon les analystes et autres observateurs, le pays des 1,5 millions de martyrs a connu son printemps bien avant. L’Algérie avait une longueur d’avance par rapport aux autres pays arabes, du moins sur le plan politique. Car sur le plan social et économique on ne peut pas affirmer que  la vie est plus aisée en Algérie qu’ailleurs.  L’on se demande quelle est la réaction des animateurs de la fameuse CNCD en voyant ce qui se passe dans les pays qu’ils voulaient imiter.  Ont-ils regretté leur geste ? Pas si sûr, d’autant que certains ne ratent pas l’occasion pour faire parler d’eux, rien qu’en faisant l’intéressant sans aucune rentabilité politique.  Quoi qu’il en soit, l’Algérie a évité une autre décennie noire.

M. O. B. 

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