Le conflit porté devant la justice

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Le conflit qui oppose les résidents de la cité Mancer, dite des 400 logements, de Draâ Ben Khedda, aux promoteurs des coopératives, en construction sur les espaces verts de la cité, est désormais entre les mains de la justice.

C’est du moins ce qu’a déclaré hier matin, l’un des membres du comité de quartier, à la fin d’une réunion avec le wali, M. Abdelkader Bouazghi. Ce dernier avait en effet consenti à recevoir une délégation des protestataires qui tenaient devant la wilaya un énième rassemblement pour réaffirmer leur opposition au projet. Notre interlocuteur dira : « le wali nous a appris que le dossier de cette affaire est entre les mains de la justice ». C’est désormais donc à la justice de trancher sur ce vieux dossier qui traîne depuis des années. Pour rappel, l’affaire oppose les habitants de la cité des 400 logements de Draâ Ben Khedda à des promoteurs immobiliers qui ont lancé les travaux de réalisation de coopératives sur les espaces verts de leur cité. La première réaction des protestataires a eu lieu au début des années 2000, dès que la cession des terrains fut ébruitée. Avec le lancement des travaux dernièrement, la colère des habitants de la cité s’est fait de plus en plus grandissante. Plusieurs démarches et rassemblements ont été initiés pour dénoncer la situation et réclamer l’annulation des projets en cours. Mais les promoteurs ont ignoré ces contestations. Documents, en règle du reste, en main, ils continuèrent à faire fi de la vague de colère des habitants. Ils allèrent même jusqu’à braver un arrêté du wali qui les sommait de surseoir au chantier. En face, les protestataires continuèrent leur mouvement et multiplièrent les sit-in et les manifestations publiques, pour réaffirmer leur opposition à l’invasion du béton. Le bras de fer dura longtemps. Désormais donc, c’est à la justice de trancher. « C’est à la justice de prendre la bonne décision. La procédure dans ce cas est claire. A partir du moment où il y a eu un arrêté du wali et que les contrevenants ont refusé d’obtempérer, la force publique sera appelée à intervenir et le procureur est saisi »,  explique une source au fait du dossier. De leur côté les résidents de la cité comptent rester vigilants et accompagner la justice dans cette affaire. « Ce n’est pas gagné d’avance, mais on garde bon espoir que la justice en finisse avec cette affaire qui a trop traîné. Sans le crier ouvertement, nous sommes convaincus que la justice ordonnera la démolition de ce qui a été construit jusque là. C’est d’ailleurs ce que le wali nous a affirmé », dira notre interlocuteur. Les locataires des 400 logements de Draâ Ben Khedda sont donc repartis, hier, quelque peu apaisés, après le discours rassurant du wali. « Nous continuons à dénoncer ce que nous qualifions d’acte barbare de la part de la mafia du foncier », ont-ils tenu à ajouter. Signalons que, mercredi dernier encore, ces citoyens résistants avait manifesté pour interpeller les pouvoirs publics sur l’avancement des travaux sur les chantiers décriés.

Tassadit. Ch.

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