Depuis le début du mois de Ramadhan, le nombre de mendiants, dans la ville de Béjaïa, a augmenté d’une façon considérable. Le fléau a, en effet, pris des proportions plus grandes en ce mois sacré où les plus « déshérités » espèrent bénéficier de la compassion des gens. Des mendiants, on en trouve partout à Béjaïa, aussi bien avant et après la rupture du jeûne. Le matin, les trottoirs sont squattés par des femmes, des enfants et des vieux, qui tendent la main, en implorant la commisération des passants. La nuit, ces derniers quittent le trottoir, pour prendre d’assaut les lieux publics à grande affluence, à l’image de la Brise de mer, ainsi que les restaurants et les cafétérias. Après la rupture du jeûne, l’on constate que les mendiants sont les premiers à investir ces lieux. Ils s’emparer des endroits les plus fréquentés. La moindre parcelle est disputée. Des spectacles qui crèvent le cœur et qui sont le reflet d’une grande misère, accrue par le sentiment d’obligation de répondre à des besoins spécifiques en ce mois de Ramadhan. Aussi, parmi les endroits fréquentés par les mendiants, figurent les mosquées, devenues des lieux de ripailles. Des généreux y apportent des plats pour la circonstance, chose qui est moins perceptible pendant les autres mois. Ces lieux de culte leur en profitent également pour soutirer aux fidèles quelques sous, en se positionnant à l’entrée. Cela est aussi signalé dans les restaurants Rahma, qui accueillent des mendiants, et parfois même des familles entières. « Sur la soixantaine de personnes en moyenne qui rompent leur jeûne, chaque jour, ici, on compte 40% de mendiants », informe un bénévole d’Ighil Ouazzoug. Il faut dire qu’en ce mois, les gens font l’effort de mettre plus la main à la poche pour donner l’aumône. Il convient, par ailleurs, de signaler qu’une grande partie des mendiants à Béjaïa, viennent des autres wilayas. Certains citoyens de la ville racontent avoir vu des individus véhiculés qui déposent des mendiants, qu’ils récupèrent en fin de journée.
M.H. Khodja
