La galette kabyle est un aliment de base pour les kabyles, mais aussi pour une bonne partie des algériens. Ce pain est à la conquête des marchés et autres surfaces de ventes officielles. En ce mois de Ramadhan, la gourmandise, devenue la seconde nature des jeûneurs, a provoqué une certaine nostalgie pour quelques aliments traditionnels, notamment ce pain dur qu’on appelle la galette. Fabriqué de manière artisanale et simple, ce pain, en forme ronde, commence à survoler tous les espaces de vente conquérant les autres délices des boulanBarbacha : Le pain artisanal a refait surface particulièrement en ce mois de Ramadhangers. C’est le pain quotidien des familles kabyles qui a aussi une double tendance de produit ‘’Eco’’ et ‘’Bio’’, du fait que la même tradition de préparation a été préservée de mère en fille avec une nuance et un choix dans la matière première, semoule d’orge ou blé. La vente de la galette est, à vrai dire, un fait nouveau, puisque habituellement ce pain est préparé quotidiennement et par tous les ménages. Rachid, un fonctionnaire et accro de ce pain, dira que « sa femme travaille ce qui fait qu’elle n’a pas assez de temps pour préparer la galette à la maison ». Pour cela, le couple préfère s’en procurer dans certains points de vente bien choisis. Il y a des mères qui préparent ce pain, en grande quantité pour le confier aux enfants qui s’occuperont de sa vente. On y trouve des petits enfants qui vendent des galettes devant les entrées des grands marchés ou autres centres commerciaux. La vente à la sauvette se fait même dans des endroits loin de ville, comme c’est le cas de ces deux adolescents, frère et sœur, vivant dans une petite bourgade montagneuse qui ne ratent pas les rendez-vous de fin de journée de ce mois de Ramadhan pour installer leur table de fortune et proposer du pain préparé par leur mère. « Nous faisons couler presque 10 galettes par jour au prix de 35 DA l’unit. L’argent, que nous gagnons, nous servira à l’achat des habits de l’Aïd pour nous deux et notre petit frère. Notre père ne travaille pas en ce moment », dira le garçon, fier de son petit commerce. Les passants, eux, ne peuvent pas s’en passer de marquer un arrêt pour en acheter. Certaines femmes, généralement des veuves, préfèrent vendre leur marchandise pour des propriétaires de superettes. La galette fait bon marché. Surtout qu’elle est devenue un produit commercialisé. Tout compte fait, la galette, l’aliment de tous les temps et de toutes les générations, résiste à l’industrialisation de la boulangerie et tient tête aux multiples formes et types de pains modernes. La galette fait partie de l’identité du pays qu’il faut défendre comme variété culinaire.
Nadir Touati

