Les travailleurs de l’entreprise Batigec, activant au niveau du chantier du futur théâtre de verdure de Bouira, ont entamé dans la matinée d’hier, une grève illimitée. Ils justifient ce débrayage par des retards de paiement de leurs salaires. Lors de notre passage sur les lieux, les quatre-vingt ouvriers de ce chantier nous ont fait part de leur indignation, quant aux « mépris » de l’entreprise à leur égard : « Cela fait près de trois mois que nous sommes sans salaires ! Nous sommes livrés à nous-mêmes, sans aucune ressource financière », nous ont-ils confié. Mahmoud, père de 04 enfants dont deux en bas âge, dira : « Nous sommes considérés comme des esclaves ! En plus de nos salaires impayés, nous n’avons droit à aucune prime, ni à aucun avantage social ! ». Il ajoutera, en colère : « mes enfants n’ont pas connu la joie de l’Aïd, puisque je n’ai pas eu les moyens de leur offrir quoi que ce soit. Cette entreprise nous exploite ! ». Les travailleurs grévistes nous ont affirmé que plusieurs requêtes, dénonçant la situation ‘’lamentable’’ dans laquelle ils évoluent, ont été adressées aux responsables, mais sans grand résultat : « Notre patience à des limites ! Ce débrayage a été décidé après épuisement de toutes les voies légales et hiérarchiques. C’est notre ultime recours », ont-ils souligné. Rappelons que ces travailleurs ne sont pas à leur première manifestation. Au mois de janvier dernier, ils avaient entamé une grève qui a duré plus d’un mois pour les mêmes revendications. Dans le but d’avoir la version de l’entreprise mise en cause, nous avons tenté de prendre attache avec ses responsables, mais sans grand succès. L’autre question qui reste posée et de savoir comment cette entreprise qui a du mal à assurer les salaires de ses salariers a pu décrocher un marché d’une telle envergure ?
Ramdane B.