Amalou N'El âach en danger

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Quand on passe dans le quartier tout près de la mairie, des maisons coloniales nous font penser à une autre époque. Certaines habitations, rénovées de l’extérieur, ont gardé toutefois, le style colonial. Mais ce qui attire encore l’attention, ce sont ces sapins et autres chênes séculaires qui surplombent la ville. De loin, on peut encore admirer cette forêt, s’étendant sur plusieurs hectares, connue sous le nom Amalou N’El âach,  » la forêt du nid ». On l’appelle ainsi, car des enfants allaient chercher des nids d’oiseaux dans cet endroit paradisiaque où, durant l’hiver et le printemps, on pouvait admirer les cascades d’eau qui chutaient de la montagne. C’est un endroit qui mérite d’être revalorisé. Il pourrait même servir d’un lieu de détente. Malheureusement, de jour en jour, la dégradation le guette. « Je me souviens quand j’étais encore enfant. J’avais à peine cinq ou six ans quand les colons avaient planté ces sapins que vous voyez là haut. Il n’en reste pas beaucoup. Nous admirions surtout les nids d’aigle », nous raconte un septuagénaire natif de la ville de Tizi-Gheniff. Pour ce dernier, les braconniers commencent à y mettre les pieds, les scies et les tronçonneuses. « De cette place là où vous voyez encore ces sapins jusqu’au lieu-dit Tiquentarth Bouzal, les arbres commencent à tomber l’un après l’autre pour servir de pieds-droits », ajoute la même personne. Notre interlocuteur veut, par ce témoignage, interpeller ceux censés protéger cette forêt contre la déforestation afin qu’ils interviennent pour mettre un terme à ce geste inconsidéré. « Il faut poursuivre ces nouveaux braconniers jusqu’au bout. Il faut également planter d’autres espèces végétales, afin d’avoir, à l’avenir, un endroit à même de développer un tourisme local, une forêt botanique.  Pourquoi ne pas penser à y réaliser un petit parc d’attraction là haut? Il suffit juste d’un peu de volonté ! », insiste un autre villageois. Amalou N’El âach attend toujours un geste pour être sauvé de ces prédateurs sans âme et sans scrupule.

Amar Ouramdane

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