Pour ne pas laisser passer inaperçu le 57ème anniversaire du bombardement de leur village le 12 août 1956, l’association socioculturelle Arezki Laures de Thala n’Tsinzar, dans la daïra de Béni Maouche, a concocté un programme riche et varié à l’occasion. Les festivités commémoratives de ce triste évènement ont eu lieu, lundi dernier, en son siège. Le coup de stater a été donné avec l’inauguration de la stèle des martyrs où sont gravés les noms des 64 Chouhada que compte ce village. Les présents ont été conviés, ensuite, à visiter la salle où sont exposées les photos des martyrs locaux et nationaux. Puis, des Moudjahidine ont témoigné à travers des prises de paroles, sur le bombardement et le parcours honorable du Chahid Arezki laures. Dans l’après-midi, place est laissée à l’activité culturelle, suivie d’une collation et de la remise des tableaux d’honneur aux invités: ONM, ONEC, APC, daïra, etc. À la fin de la manifestation, les organisateurs ont donné rendez-vous, au même endroit, pour le 20 janvier 2014 pour commémorer le décès d’Arezki Laures survenu le 20 janvier 1956. Les habitants du village Thala n’Tsinzar ont été marqués à vie par la journée d’horreur vécue le 12 août 1956. L’armée coloniale a déporté ce jour là toute la population vers le village voisin Ath Adjissa pour s’acharner, ensuite, sur le village Thala Tsinzar qu’elle a bombardé à coup de mortier détruisant toutes les maisons pour ne pas laisser de chance aux habitants d’y revenir un jour. Un ancien moudjahid, qui se souvient encore de cette journée d’enfer, avoue les raisons qui ont motivé les français à s’acharner sur les villageois de Thala Tsinzar. « Les soldats français voulaient venger la perte en hommes que leur avait fait subir Arezki Laures, natif de Thala N’Tsinzar, surnommé le « Tigre de la Soummam » par l’ennemi. Cet officier de l’ALN, au déclenchement de la révolution, faisait parti du groupe de Mustapha Benboulaid activant dans les Aurès. C’est Benboulaïd qui l’a affecté dans la vallée de la Soummam où il a donné du fil à retordre aux français qu’il n’a cessé de traquer. Si Arezki est tombé au champ d’honneur, le 20 janvier 1956, lors d’un accrochage avec l’ennemi au lieudit Assif Oumacine, dans la commune de Semaoune, où une stèle, à son effigie, a été érigée après l’Indépendance à l’endroit même où son sang avait coulé », déclare-t-il.
L. Beddar.
