«On nous appelle zone morte»

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Située à près de 60 Kms à l’est du chef-lieu de la wilaya de Bouira, la commune d’Ath Mansour vit toujours dans une situation d’isolement et de sous- développement après avoir souffert, durant des années, des affres du terrorisme. 

Située à près de 60 Kms à l’est du chef-lieu de la wilaya de Bouira, la commune d’Ath Mansour vit toujours dans une situation d’isolement et de sous développement après avoir souffert, durant des années, des affres du terrorisme. Les responsables, ayant succédé auparavant à la tête de cette municipalité n’ont pas réussi à sortir la commune du marasme qui touche tous les secteurs. Aucun projet économique, culturel ou sportif, n’est envisagé dans cette région appelée «zone morte». La municipalité d’Ath Mansour n’a bénéficié d’aucun projet depuis 2011, affirme le P/APC, M. Saâdi Ahmed. Les villageois ne savent plus à quel saint se vouer. La plupart des jeunes s’adonnent au commerce, notamment la vente de la pierre taillée, une activité très répandue dans cette région rocheuse. «Cette activité n’est pas vraiment rentable, mais nous n’avons rien d’autre à faire», a confié un tailleur de pierre qui exposait son produit sur les bords de la route pour attirer la clientèle. Chacun se débrouille, à sa façon, pour subvenir à ses besoins et ceux de sa famille. Malgré que le chômage, ce fléau social qui touche beaucoup plus la masse juvénile, a atteint un degré inquiétant.  Installés sur les bords de la RN5, plusieurs commerces, boutiques et garages, ont baissé rideaux, et ce, depuis l’ouverture de l’autoroute est-ouest. Cette situation a contribué fortement à la baisse du nombre de passagers et d’automobilistes qui empruntaient cette route. «Ceux-ci étaient considérés comme des clients potentiels», a indiqué un gérant d’un restaurant. Volet sport, rien à citer. Aucune infrastructure sportive n’est inscrite au profit des amateurs du sport. Le secteur économique est au point mort. Aucune activité ni projet d’envergure, n’est attribué à cette commune d’où, d’ailleurs, le taux élevé du chômage qui continue d’asphyxier les jeunes de la région. Plusieurs jeunes, rencontrés sur les lieux, n’ont pas caché leur désespoir et leur inquiétude quant à leur avenir. 

«Moi, je ai perdu l’espoir. 

Il n’y a aucun projet d’utilité publique, pas de travail, pas d’argent. C’est très dur de vivre ici», se lamente Kamel, un jeune universitaire ayant obte nu récemment son diplôme. Les citoyens d’Ath Mansour notamment ceux de Taourirt (chef-lieu) interpellent les autorités communales et de wilaya pour donner une attention particulière à cette municipalité qui risque de s’enfoncer davantage dans le sous développement. « Nous voulons que notre commune bénéficie de projets pouvant alléger, un tant soit peu, les souffrances des citoyens», réclame-t-on.                                    

  Karim Sait 

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