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Un symposium sur le devenir du tissage

La Maison du tapis, sise à la périphérie du village d’Aït Hichem, dans la commune d’Aït Yahia, a abrité avant-hier, un symposium sur le devenir du tissage et les stratégies du développement du tapis, ainsi que les doléances des tiseuses.

Cette rencontre, qui a regroupé des représentants des ateliers et des tiseuses, a été animée par Mme Hadid Yamina, inspectrice au niveau de la direction du tourisme et de l’artisanat de la wilaya de Tizi-Ouzou. En effet, le thème retenu, lors de ce premier symposium, est celui des problèmes auxquelles font face, quotidiennement, les tisseuses et les propriétaires des ateliers. La conférencière a, d’ailleurs, abordé minutieusement et profondément les préoccupations des artisanes du tapis. Le manque de moyens humain et matériel, la difficulté de la commercialisation des produits, la rareté et la cherté de la matière première sont, entre autres, les points traités. L’inspectrice du tourisme a réitéré l’engagement d’accompagner les tisseuses, dépourvues d’un statut particulier et de diplôme, dans leur travail, et ce, à travers la mise en place d’une stratégie, à long terme, qui aboutira à satisfaire les doléances de ces ouvrières. « Nul ne pourra marginaliser ou oublier les efforts consentis par les tisseuses d’Ath Hichem. La pérennisation du métier du tissage est dépendante de la contribution de chaque direction pour offrir un cadre agréable aux tisseuses, notamment en ce qui concerne leur prise en charge », dira-t-elle. Et d’ajouter : « Les portes de la direction du tourisme et de l’artisanat restent toujours ouvertes à toutes les tisseuses et artisans. L’inscription d’un centre d’artisanat au profit du village sera, sans doute, un nouveau support pour relancer l’activité et préserver ce trésor ancestral ». Les organisateurs, quant à eux estiment que les objectifs de ce symposium sont la promotion de l’activité du tissage et l’amélioration des conditions commerciales et touristiques dans ce village. « Si on ne met pas un terme aux problèmes qui basculent l’activité du tissage, on ne pourra pas développer notre tapis. Chaque tisseuse doit analyser et contribuer d’une façon efficace pour sortir le tapis de son anonymat. Toutefois, avec l’ouverture officielle du la maison du tapis, qui emploie un personnel qualifié  on peut dire que le développement de notre produit est sur la bonne voie », affirme l’un des organisateur.  Pour leur part, les femmes tisseuses ont également accentué leur intervention sur la nécessité de leur prise en charge sociale à travers l’élaboration d’un statut digne de ce nom. « Le tissage est très pénible. Comment peut-on parler d’un développement du tapis, si nous ne disposons pas d’un minimum de commodités dans notre vie professionnelle. Il faut que les responsables concernés se penchent sur le problème », dira une tisseuse d’Aït Hichem. « Il faut reconnaître qu’il y a un problème d’apprentissage contrairement à l’ancienne génération. Les filles d’aujourd’hui préfèrent d’autres activités que le tissage. De plus, la rareté et la cherté de la matière première pénalisent la confection du tapis », ajoutera une autre tisseuse. Il est plus que nécessaire d’apporter des solutions susceptibles d’améliorer les conditions de travail des tisseuses, en urgence, pour sauvegarder ce métier hérité des ancêtres. 

Slimane Ben Addi

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