Les insuffisances que connaît la wilaya de Bouira en matière de lait en sachet se font de plus en plus accrues. Ainsi, dans certaines localités isolées de la wilaya, le sachet de lait se négocie à prix d’or ! A titre d’exemple, au niveau de la commune de Guerrouma, à une quarantaine de kilomètres à l’ouest du chef-lieu de la wilaya de Bouira, le litre de cette denrée de première nécessité est vendu à 35 DA, voire 40 DA. Certains citoyens interrogés soulignent que cette situation dure depuis deux mois et elle ne cesse de s’empirer. «Nous sommes contraints de nous approvisionner en lait, peu importe son prix. Personnellement, j’ai trois enfants en bas âge qui ne peuvent s’en passer de ce produit », dira un père de famille. D’autres villageois ne peuvent pas se permettre le «luxe» d’acheter des sachets de lait à 40 da l’unité. Par conséquent, ils se rabattent sur le lait en poudre. D’ailleurs, un véritable rush, sur les magasins d’alimentation générale, est enregistré. Les étalages où est exposé le lait en poudre se vident au jour le jour. Il commence déjà à être en rupture de stock chez certains commerçants. «Parfois, le lait en sachet n’est disponible qu’un jour sur quatre. En plus, il est trop cher. Nous sommes toujours obligés d’aller à Kadiria en quête d’un sachet ou deux de lait», déplorent quelques villageois d’Aïn El Baida. Afin de connaître la raison de cette pénurie qui ne cesse de prendre de l’ampleur, on a interrogé certains commerçants du coin. Ces derniers n’expliquent pas les motifs de ces insuffisances et l’imputent d’une manière assez confuse aux distributeurs. «On est obligé de rationner le lait, en attendant que la situation se normalise», dira un commerçant. Selon un autre, la distribution de ce produit connaît une grande perturbation, dans cette région. « La laiterie de Kadiria ne satisfait pas tous les besoins. De ce fait, on est dépendant des livreurs qui nous alimentent. Cependant, ces derniers ne sont pas réguliers, notamment en période de grandes chaleurs. Ils ne risquent pas à faire le déplacement jusqu’à notre localité », dit-il. Depuis plus de deux mois, la situation n’a pas changé d’un iota, laissant les ménages livrés à leur triste sort.
R. B.