Les déchets, déversés sur les lieux, depuis au moins une quinzained’années, ont formé d’effroyables dunes à perte de vue, donnant ainsi à l’endroit un décor des plus hideux.
C’est une bande de terre, d’environ 1 000m de long sur 100m de large, mitoyenne de la partie basse de la ville de Raffour qu’elle longe dans le sens de la longueur nord-sud, irriguée, hautement fertile, incluse dans le périmètre de la ferme pilote des plans et semence qui est elle-même une partie des légendaires plaines d’Oughazi valorisées, jadis, par un groupe de colons français et dont les produits céréaliers et maraîchères, classés de premier choix, sont exportés vers de nombreux marchés européens, notamment de l’autre rive de la méditerranée, telle que la France, l’Espagne, l’Italie et la Belgique. L’inconscience, pour ne pas dire la bêtise humaine, a transformé cette terre, qui constituait, autrefois, le grenier de l’Europe, en une authentique décharge publique où sont déversées toutes sortes de déchets ménagers, de déblais provenant de fouilles tant de projets étatiques que de ceux de privés ou de débris de matériaux de construction issus des opérations de démolition de vieilles bâtisses. Les déchets, déversés sur les lieux, depuis au moins une quinzaine d’années, ont formé d’effroyables dunes à perte de vue, donnant ainsi, à l’endroit, un décor des plus horribles, sinon cauchemardesques. De plus, il constituait un géant foyer d’épidémie sous les fenêtres de centaines de maisons de la ville de Raffour pour laquelle cet endroit constitue le revers de la médaille. C’est, sans conteste, l’un des plus horribles points noirs de la daïra de M’Chedallah. Un lamentable état de fait qu’on aurait pu éviter rien que par l’aménagement d’une simple clôture de protection à l’aide du grillage zimerman. Hélas ! Le laisser aller des pouvoirs publics et des gestionnaires favorise l’amplification de ce fléau. Notons, au passage, que le terrain évoqué en plus d’être périphérique du chef-lieu de daïra, est traversé par l’un des plus importants axes routiers de l’Est du pays, la RN26, reliant M’Chedallah à Béjaïa. A quoi servirait-il alors de débourser des enveloppes colossales pour acheminer l’eau, à partir du barrage de Tilesdit de Bechloul, afin d’irriguer les terres. Les surfaces agricoles subissent toutes formes d’agressions causées pas les déversements de toutes sortes de déblais et d’autres projets d’envergures sectorielles qui les traversent en plein milieu, tel que ce projet d’irrigation, celui du réseau de transport du gaz de ville et bientôt un autre projet d’une ligne de chemin de fer. Des extensions débridés de nombreux gros centres urbains tel que Raffour, la nouvelle ville de M’Chedallah et Vou Aklane ont réduit les plaines d’Oughazi comme une peau de chagrin. Sachant que dans cette région à vocation agricole, il existe une subdivision de l’agriculture dont la mission principale est de sauvegarder et préserver les terres agricoles et veiller, enfin, à la relance de l’agriculture.
Oulaid Soualah

