La détresse d’un vieux Moudjahid

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Pour avoir demandé d’être rétabli dans ses droits auprès de l’agence « ACTEL » d’Akbou, M. Hadouche Mohand Said, ancien Moudjahid de plus de 80 ans et habitant le village Ait Bessai, dans la commune de Chellata, a été rendu destinataire d’une décision, portant résiliation de sa ligne téléphonique, qu’il  qualifie d’« arbitraire ». « Je recevais des factures d’un montant de 4 000 DA environ, que j’honore à chaque fois, jusqu’au jour où  je me suis rendu compte que les factures qui me parvenaient étaient celles d’un autre numéro qui n’est guère le mien. Alors, je suis allé demander d’être rétabli dans mes droits », nous explique-t-il. Outres ces factures, une toute dernière, trop salée, puisqu’elle est d’une redevance de 40.000 DA, a fait réveillé les démons du vieux qui commença à s’en douter mêmes des premières qu’il avait réglé sans brancher. Croyant bien faire en allant demander rectification et éclaircissements sur des factures entachées d’irrégularités, car elles portaient un numéro de téléphone qui ne collait pas avec le nom de l’abonné. Le malheureux aura à vivre une mésaventure malgré son âge et son statut d’ancien maquisard. « Le jour où j’ai demandé la régularisation de la situation, on me résilie le contrat », se plaint le vieux en affirmant que toutes les voies de recours étaient épuisées pour lui, avant de songer à saisir la justice comme dernier recours. Notre interlocuteur a indiqué par la suite, que le tribunal d’Akbou qui avait traité l’affaire a rendu le verdict en sa faveur (jugement du 24 avril 2012), mais, croyant naïvement que cela mettra fin aux tracasseries qu’il avait vécu, le grabataire est appelé à vivre une autre étape plus encombrante, puisque l’agence « ACTEL» avait introduit un appel à la cour de Béjaïa (arrêt du 12/02/2013). « Après le jugement du tribunal d’Akbou en ma faveur, voilà qu’on fait appel à la cour de Béjaïa pour me traîner, à mon âge, encore des années », regrette le vieux en souhaitant, qu’un jour, entendre, par principe, le retentissement de la sonnette de son téléphone. L’histoire est, le moins que l’on puisse dire, banale, mais à regarder l’âge de l’abonné et son statut d’ancien Maquisard, l’on peut dire que les péripéties de cette histoire nous rappellent l’excès de zèle de certains bureaucrates. Se référant aussi aux déclarations du vieux devant les instances judiciaires, celui là avait indiqué que « les responsables de l’ACTEL n’ont trouvé mieux à dire sur le numéro « étrange » du téléphone que celui-là n’est autre qu’un nouveau numéro qu’on venait de lui attribuer ». Le comble est que ce fameux numéro appartient, bel et bien, à une autre personne identifiée par la justice, ce à quoi l’infortuné vieux pense qu’on se moquait de lui.

Nadir Touati

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