«Il n’y a rien dans ce village! ». Cette sentence du désespoir est lancée, tout de go, par un jeune du village Amirouche (ex-Riquet). En effet, le village Amirouche, par où passe la RN26, est peuplé par 6 000 habitants qui vivent cahin-caha. Pour bénéficier d’un moindre service de l’administration publique, il faut que les habitants se déplacent ailleurs, soit à Akbou, chef-lieu communal dont dépend le village, soit à Allaghane dans la commune de Tazmalt. Il n’existe même pas d’agence postale dans ce village. Les villageois sont obligés d’aller jusqu’à la poste d’Allaghane ou d’Akbou pour les prestations de services. Il en est de même pour les documents administratifs (extrait de naissance, résidence, légalisation,…), car il n’existe pas d’antenne administrative pour cela ! « Nous avons réclamé maintes fois, auprès des autorités locales, sans avoir eu gain de cause », nous disent deux habitants rencontrés sur les lieux. Et ce n’est pas l’unité de soin qui viendrait « sauver » les meubles, car elle manque en personnel. « Le seul infirmier qui y officie ne travaille pas chaque jour dans cette unité… alors on est obligés de se déplacer, ailleurs, pour une simple injection ou un pansement ! », renchérit, désabusé un autre habitant. Le chômage y endémique dans ce patelin. La majorité des jeunes vivotent grâce à la « bénédiction » de la RN26, laquelle constitue une bouffée d’air pour eux, car ils y vendent les récoltes du village, que ce soit du poivron, de la tomate, du melon,… en aménageant des étals aux abords de la RN26.
Syphax. Y.