Le RND s’apprête à franchir le pas aussi

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Resté en mode veille depuis, notamment, la démission de M. Ahmed Ouyahia de son poste de secrétaire général du parti, le RND vit ces derniers temps un climat d’agitation et de bouillonnement. 

Si cette atmosphère pourrait être justifiée par l’imminence des présidentielles, elle l’est encore davantage, selon certains, par le scénario vécu par le FLN, le week-end dernier, avec l’intronisation de Amar Saïdani au poste-clé de secrétaire général. Le départ forcé de M. Ouyahia, qui faisait face à une fronde d’une partie de la base qui le soupçonnait de vouloir être candidat en avril 2014, n’a pas arrangé les choses. La crise est toujours là et Bensalah l’intérimaire n’est pas en mesure de mettre fin à la crise latente, tant le mouvement de contestation mené par Guidoum a sur quoi s’appuyer. La maladie du président et sa longue hospitalisation, a-t-elle aussi à avoir quelque chose dans la situation qui prévaut au sein du parti ? En tout cas, la coïncidence et le rapport de cause à effet plaident largement pour cette hypothèse. Devant cet état de fait, le parti fut contraint de passer par une longue traversée du désert avant de se voir atterrir dans les bras de Bensalah, l’actuel président de l’APN. Mais aujourd’hui, que les choses semblent s’accélérer, la contestation reprend chez les militants qui ont rejoint le mouvement pour la sauvegarde du RND. Outre, il est exigé une meilleure transparence dans les affaires du parti que Bensalah procède, et ce, dans les meilleurs délais à ce qui pourrait s’assimiler à une purge dans les bureaux de wilaya des anciens coordinateurs considérés pro-Ouyahia. Ils réclament, également, de les sortir de la commission technique de préparation du congrès. Doléance à laquelle Bensalah n’a pas pu répondre rapidement devant ces pressions et la résistance de certaines wilayas qui n’entendent pas s’écarter de la logique démocratique pour le renouvellement des têtes de structure locales. Plusieurs wilayas, qui ont rejoint cette démarche, refusent le mode de désignation des coordinateurs et exigent le passage par les urnes dans des assemblées générales. Pourtant, en homme repu aux pratiques douteuses et aux tergiversations ciblées, il n’est pas sans savoir que les militants de base cherchent à prendre part au prochain congrès du parti pour éviter d’être « floués ». Mais au lieu d’en faire une motion et la présenter au bureau chargé de l’organisation du congrès, il préfère la fuite en avant. Et cette déclaration, faite au lendemain de la réunion des membres du bureau permanent de la commission nationale de préparation du 4e congrès du parti, ne peut être révélatrice de ses intentions : « Je comprends l’enthousiasme de certains militants désireux de prendre part au prochain congrès. Mais cela, ne justifie pas les comportements de certains d’entre eux qui pourraient inconsciemment nuire au parti ». De leur coté  les membres du bureau ont clairement affiché leur détermination à se conformer aux plus élémentaires des règles de la démocraties en étant très soucieux de réunir toutes les conditions pour mener à bien cette étape cruciale dans la préparation du 4e congrès. Ils affirment que l’action collective et les efforts continus dans le cadre de la stratégie arrêtée par la session extraordinaire du parti, le 20 juin dernier, et le plan de travail mis en place par la commission de préparation, constituent une plateforme pour « le succès des prochaines étapes ». Les membres du bureau ont, par ailleurs, passé en revue les préparatifs à la tenue de la réunion de coordination prévue le 3 septembre. « Cette réunion regroupera les membres de la commission nationale en charge de la supervision de l’élection et l’installation des commissions de wilaya qui auront lieu le 7 septembre ». 

Ferhat Zafane 

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