La rentrée scolaire de cette année à travers la wilaya de Bouira s’est singularisée par la fermeture de l’unique école primaire dont dispose le village Agouillal, situé à près de cinquante kilomètres au nord-est de Bouira, et ce, en raison du manque d’élèves, a déclaré M. Rachid Chaâbane, enseignant dans cet établissement.
«L’école ne fonctionnera pas cette année. Les portes seront fermées, car il n’y a pas le nombre suffisant d’élèves à prendre en charge», a-t-il expliqué précisant que les deux élèves de cette école seront transférés vers d’autres écoles pour qu’ils poursuivent leurs études dans de bonnes conditions», a ajouté notre interlocuteur. Si les parents des ces deux élèves ne trouvent pas les moyens d’envoyer leurs enfants dans les autres écoles en raison de la distance qui sépare l’école et leurs maisons, ils n’auront qu’à recourir à l’académie pour réclamer la réouverture de leur école, a expliqué M. Chaâbane à un parent d’élève venu s’enquérir de l’avenir de son enfant. «Les dossiers de ces deux élèves (Khalef et Zakaria) sont dans mon bureau et j’attends leurs transferts pour valider officiellement la fermeture de cette école primaire qui a pourtant servi depuis plus de 30 ans et qui a formé de hauts cadres », a-t-il souligné. «Il est de préférence pour ces deux élèves de changer d’école parce que s’il restent ici, ils risqueront de perdre leur avenir», a-t-il conseillé. «Ce manque d’élèves, constaté notamment en zones rurales, s’explique par l’exode massif de la population locale et la baisse de natalité», a tenu à expliquer un citoyen du village. Outre le manque d’élève, le nombre des enseignants affectés dans cette école reste énormément insuffisant pour l’instruction des élèves. Selon le même citoyen, l’année dernière, le nombre des élèves scolarisés dans cette école n’a pas dépassé 10 élèves dans chaque classe. Ils ont été enseignés, ensemble, par deux enseignants seulement. Ce qui n’est pas logique, car cette méthode de mélanger les différents niveaux d’étude nuit aux résultats finaux des élèves durant leur cursus scolaire.
Karim Sait