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Imesdhourar : Alerte aux fuites sur le réseau … d’assainissement !

Imesdhourar, un village de haute montagne de Saharidj, culminant à environ 1200 m d’altitude, à quelques encablures du col de Tizi- N’Kouilal, sur les flancs sud-ouest du massif de Lala Khadidja, subit, de plein fouet, les affres du climat rude de la wilaya. 

Il enregistre aussi le plus important taux de pluviométrie et de chutes des neiges qui s’accumulent durant toute la saison hivernale en parallèle à de violentes tempêtes de vent. Cela pour souligner la rudesse exceptionnelle des conditions climatiques et l’érosion non moins importante qui s’attaquent à l’ensemble des infrastructures d’accompagnement, notamment les voies d’accès à l’intérieur du village où même une chèvre trouverait d’énormes difficultés pour se déplacer. Les chemins, étroits, n’ont bénéficié d’aucune opération d’aménagement. Ajouter à cela le manque de l’éclairage public. Se déplacer, de nuit, à travers ces ruelles, représente un grand danger. L’autre contrainte, qui ne peut être qualifiée que de point noir, est la dégradation des réseaux d’assainissement parsemés de nombreuses avaries d’où s’échappent, en flots, les eaux usées dont les plus importantes apparaissent au niveau du cimetière de ce village, à quelques 100m sur la partie supérieure par rapport à la petite placette à l’entrée du village. Une autre est visible à l’intérieur d’une maison, occupée, sur la partie basse de la même placette. La plus effroyable reste celle survenue au niveau d’un regard aménagé sur le réseau principal. Un ouvrage qui affiche un lamentable état à cause d’un manque flagrant d’entretien. Il ne reçoit, en effet, aucune goutte de ce liquide nauséabonde qui coule à ciel ouvert et forme une répugnante rigole qui franchit les galeries d’acheminement du captage d’El Aïnsar Averkane (source noire) qui alimente la moitié de la population de la daïra de M’Chedallah. Un décors qui donne des sueurs froides sachant qu’en plus de polluer plusieurs vergers de figueraies et de vignes au milieu desquels est survenue cette effroyable avarie, ce liquide s’introduit dans cette galerie réalisée sous forme de tunnel à fleur du sol par les français dans les années 20. Un horrible mélange confirmé par le bureau d’hygiène communal de Saharidj et la commission de la santé qui s’est déplacée sur les lieux, dimanche dernier, pour constater, de visu, ces cas relatés. Un état de fait qui dure depuis plus d’une année, nous apprend-on sur place et qui a été signalé à tous les organismes concernés qui n’ont, jusqu’à présent, rient fait pour y mettre un terme, malgré les menaces qu’elles font peser sur la santé publique. Le même jour, de nombreux citoyens nous ont abordés pour nous faire part de court-circuit qui surviennent, en plusieurs endroits, sur la ligne électrique de distribution à chaque perturbation climatique, créant ainsi la panique parmi les villageois dont certains quittent leurs maisons par mesure de sécurité et ne reviennent qu’après le passage de l’orage. Un ensemble de contraintes sur lesquelles doivent se pencher, en urgence, les autorités locales qui semblent avoir tourné le dos à ce village, dont la moitié des habitants l’ont abandonné pour aller s’installer ailleurs, à causes des mauvaises conditions de vie.

 Oulaid Soualah 

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