Les élèves du lycée Oudak Arab, dans la commune de Chemini, seront accueillis, aujourd’hui, premier jour de la rentrée scolaire, dans des conditions « anti pédagogiques ». En effet, des travaux de reconstruction dudit lycée, lancés l’an dernier, s’éternisent et risquent de compromettre sérieusement le bon déroulement de l’année scolaire.
Le rythme d’avancement de ces travaux augure d’une année scolaire « désagréable », tant pour les élèves que pour le staff encadreur, qui doivent cohabiter avec le bruit des travaux. Les élèves ont retrouvé après les vacances d’été un lycée remué de fond en comble. Un décor de chantier où sont entreposés des matériaux de construction par-ci, des engins et des outils de travail par là. Un véritable « capharnaüm », loin d’être propice aux études et qui, de surcroît, infesté de dangers pour les élèves. La cour de récréation n’existe plus. Elle a servi d’assiette pour accueillir le nouveau bloc administratif, dont les travaux ne sont qu’à leur stade embryonnaire, a-t-on constaté. Les 700 élèves que compte ce lycée, soit 24 divisions en tout, devront s’en passer, du moins pour cette année, puisqu’on n’y a pas prévu de substitut. Même sort pour le bloc des terminales. Celui-ci a été rasé afin d’accueillir un neuf. Ce qui a réduit de moitié les capacités d’accueil, obligeant ainsi l’administration à improviser des classes « nomades », ou encore à transformer la salle de conférence et celle de l’informatique en salles de cours. Les enseignants, qui ont eu des classes de 40 élèves par le passé risquent de revoir ce chiffre à la hausse cette année. L’affectation d’une partie des élèves aux lycées des communes environnantes s’est heurtée à l’opposition des parents qui veulent épargner à leurs enfants les déboires de la navette et de l’internat. Si cela avait pu se réaliser, l’administration aurait réaffecté les 9 classes de premières AS. Cet état de fait « catastrophique » inquiète énormément les enseignants et les parents d’élèves qui pointent du doigt les responsables du secteur de l’éducation. C’est le non payement à temps des deux entreprises en charge du projet qui semble être la cause du retard accusé dans l’avancement normal des travaux. « L’administration semble favoriser l’aspect technique sur l’aspect pédagogique, sinon comment expliquer cette situation qui nous causera à coup sûr de grands problèmes dans l’exercice convenable de notre métier », peste un enseignant syndicaliste de ce lycée. Ce dernier et ses collègues proposent d’annexer le lycée pour absorber la surcharge ou d’affecter les 9 classes de première AS, comme cela a été initialement prévu par la direction de l’établissement, vers les lycées voisins, informe-t-on. Cette dernière tente, tant bien que mal, de gérer cette situation qui risque d’avoir des répercussions « tragiques » sur les résultats scolaires dans cet établissement. Les mêmes désagréments sont signalés à l’école primaire de Taghzouit, au chef-lieu de wilaya, transformée en chantier à la veille même de la rentrée scolaire. Dans la commune d’Aït Smaïl, le lycée, dont a bénéficié la région, ne sera pas, selon le maire, réceptionné cette année.
M. H. Khodja