Guidoum écarte l’option Benbouzid

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La situation qui prévaut actuellement au sein du RND n’est peut-être pas aussi « folklorique » que celle qui prévalait au FLN, avant l’intronisation de Saïdani, au poste de Secrétaire général, mais des relents de contestations et d’agitation se font sentir, à trois mois de la tenue du congrès. 

La base gronde, les responsables font la sourde oreille et les plus virulents, dont Yahia Guidoum, font tout pour attirer l’attention du SG par intérim, Abdelkader Bensalah. Et c’est à ce titre justement que des fondateurs et non moins cadres de ce parti lui ont adressé deux missives, rendues publiques, dans lesquelles ils l’interpellent sur la persistance des pratiques, déjà décriées à l’époque de l’ancien responsable du parti, Ahmed Ouyahia. Des pratiques, disent-ils, « consistant en l’exclusion et marginalisation des militants convaincus et sincères ». Les rédacteurs de ces deux lettres, dénoncent le statu quo dans lequel sombre le RND et regrettent que le changement pour lequel ils se sont mobilisés dans le cadre du mouvement de redressement n’ait pas été réalisé. Le but du combat, précisent-ils, était de « remettre le parti sur la voie de la réconciliation et rassembler l’ensemble des militants sincères », affirmant que la destitution d’Ahmed Ouyahia n’a jamais été une fin en soi. Par ailleurs, et toujours dans le souci, disent-ils, de remettre le parti sur les rails, en prévision de la présidentielle qui avance à grands pas, ils relèvent le fait qu’hormis la démission d’Ouyahia, aucun responsable n’a été changé. « Ce sont les mêmes têtes qui tiennent le gouvernail », dénoncent les rédacteurs de la lettre. Pourtant, le mouvement de redressement, dirigé par l’ancien ministre Yahia Guidoum, n’a cessé de réclamer le changement d’une dizaine de coordinateurs de wilayas, à leur tête celui d’Alger, pour leur gestion qualifiée de «décevante». « Nous dénonçons le maintien des opportunistes et de certains symboles du déclin du parti dans les structures dirigeantes, leur donnant le pouvoir de manœuvrer pour survivre au prochain congrès », est-il clairement mentionné dans une des lettres adressées à Abdelkader Bensalah. Et ce dernier n’est pas juste sollicité pour noter les doléances des contestataires, mais il s’est vu, également, visé et prié de revoir sa copie, « maintenant qu’il encore temps ».  En effet, on peut lire dans une de ces lettres : « Depuis sa désignation à la tête du parti, Abdelkader Bensalah n’a respecté aucun de ses engagements ». Se voulant plus précis dans leurs critiques à l’endroit du S.G par intérim, les rédacteurs du communiqué ajoutent :    « le recul de Bensalah sur une décision prise lors du dernier conseil national, ayant trait à l’interdiction faite aux membres de la commission nationale de préparation du congrès de siéger au sein des commissions de wilaya, est à l’origine de ce mécontentement. « M. Bensalah a tout simplement annulé cette instruction sans consultation ». Chose qui aurait beaucoup irrité les contestataires. Le clan de l’ex-ministre de la Santé appréhende la préparation du prochain congrès et le choix du nouveau secrétaire général du parti. Pour lui, la présence des membres de la commission nationale de préparation du congrès pro-Ouyahia au sein des commissions de wilaya risque d’influer sur le choix des délégués qui pourraient tenter d’imposer le nom du prochain SG du parti.

«Je ne postulerai pas au poste non plus»

Tout en écartant d’un revers de la main l’éventualité de voir l’ex-ministre de l’Education nationale, Benbouzid, succéder à Ahmed Ouyahia, au poste très convoité de responsable numéro 1 d’un parti qui a son mot à dire, considérant cela comme de la « pure spéculation », Yahia Guidoum a été catégorique sur sa position quant à sa candidature au poste de Secrétaire général du RND. En marge du conseil de wilaya du RND, tenu samedi à Boumerdès, l’ex-ministre de la Santé a écarté toute idée de se porter candidat à la présidence du RND : « Je vous le dis, je ne suis pas candidat et mon action au sein du RND est guidée par ma conscience et ma volonté de rendre ce parti encore plus fort ». Aussi, il a tenu à préciser que le parti prépare son congrès dans la sérénité et la démocratie la plus totale, en citant l’exemple de la wilaya de Boumerdès qui a élu, en toute démocratie, une commission composée de 21 membres, chargée de préparer cette échéance au niveau de la wilaya. Mais, en attendant le congrès qui fera connaître le successeur de Ahmed Ouyahia, il faudra s’attendre à beaucoup de scénarios, tant les similitudes sont nombreuses entre ce qui se passe au RND et dans les rangs de son alter ego, le FLN.                        

 Ferhat Zafane

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