Dix huit ans après l’introduction de Tamazight dans le système éducatif national, son enseignement est toujours facultatif. Même le caractère de transcription n’est pas le même d’une région à l’autre. Trois caractères sont utilisés: l’arabe, le latin et le tifinagh. Ce qui fait que le jour de l’examen, le candidat se retrouve en face de plusieurs variantes à telle enseigne qu’il n’arrive plus à trouver le sujet qui lui convient. C’est pour y remédier à tout cela qu’un Collectif National Autonome pour la Promotion de la Langue Amazighe a été créé il y a de cela deux ans. Ce collectif, après un passage à vide a semble t-il décidé de reprendre avec de hargne la mission qu’il s’est assignée. Il est en train de s’organiser à l’échelle nationale, afin d’avoir des représentations à travers les communes pour élargir la cause d’une réelle prise en charge de cette langue. « Nous voulons que Tamazight ait la place qui lui revient dans son pays. Ce ne sont pas les textes qui manquent, mais c’est le concret. Il suffit de jeter un coup d’œil de près pour voir qu’elle est encore très en retard quand on sait que cela fait maintenant dix-huit ans qu’elle est enseignée dans l’école algérienne. Il faut cesser la démagogie », nous confiera un membre de ce collectif au lendemain de la création d’une coordination à Draâ El-Mizan récemment. Les objectifs essentiels de cette dernière désormais affiliée au collectif national pour la promotion de cette langue est justement de renforcer cette structure et porter ses revendications qu’elle a fait sienne, notamment la célébration des dates et événements identitaires. « Nous sommes là pour écouter nos concitoyens ainsi que le mouvement associatif au sujet de ce qui se fait ou ce qui se projette pour la promotion de la langue amazighe. Toutes les propositions seront entendues, puis transmises au bureau national du collectif », nous dira le président de cette coordination.
Amar Ouramdane