Tabouâanant est un village chargé d’histoire et d’anecdotes. Il est très connu, par le passé pour la fabrication des portes et des fenêtres, en sus des coffres en bois. À présent, cela n’est que de lointains souvenirs, que se remémorent les personnes âgées de la région. Distant de 14 kilomètres du chef-lieu communal d’Ighil Ali, Tabouâanant n’est que l’ombre de lui même. Imaginez-vous un village qui possède un chemin sans bitume depuis l’Indépendance du pays! « C’est le seul village de la région qui n’a pas un chemin goudronné! » se lamente un habitant du village. Il faudra être véhiculé pour sortir et revenir au village, car le seul fourgon qui « assure » le transport ne fait qu’un seul aller-retour, soit le matin et le soir! « L’eau potable n’est disponible que 2h par 4 jours, dés fois même au-delà », nous disent deux habitants de Tabouâanant. Les habitants puisent l’eau des trois sources qui s’y trouvent, quand celles-ci coulent. « On souhaite que les autorités aménagent ces sources pour diminuer la crise d’eau dans ce village », nous disent nos interlocuteurs, qui évoquent les dures conditions de vie de ces quelque 200 habitants, vivant essentiellement de l’agriculture (l’oléiculture, l’apiculture, l’élevage,…). D’autres doivent compter sur la retraite de leurs aînés pour affronter la dureté de la vie. Les jeunes de ce village passent leur temps comme ils le peuvent. Ils se rendent, généralement, à Ighil Ali pour chercher du travail ou combler, tout bonnement, leur loisir dans la maison des jeunes et dans les cybercafés. Et ce n’est sûrement pas le terrain aménagé en stade de proximité de 30 m dans leur village, qui leur fera oublier le dur quotidien, lui (le stade) qui se trouve « sous la menace d’éboulement », d’après ces habitants. Néanmoins, la société civile, dans ce patelin, projette de créer une association socioculturelle qui sera dénommée « Tafat N’Ath Abla », dans un avenir très proche, d’après un « future » membre de ladite association. Toutefois, l’espoir d’améliorer les conditions de vie de ces villageois demeure entier, eux, qui ont fuit le village, dans les années 1990, à cause du terrorisme et qui reviennent à présent pour s’y réinstaller. Selon un membre de l’exécutif communal d’Ighil Ali, Tabouâanant bénéficiera de quelques projets, qui sont inscrits et qui ont trait à la réalisation d’une salle de soin, du forage d’un nouveau puits, d’un foyer pour les jeunes et d’un cimetière pour les martyrs de la révolution. Sur ce dernier point, notre vis-à-vis dira: « Nous avons 13 martyrs de la révolution qui ne sont pas encore inhumés. Leurs restes sont éparpillés dans le maquis! ».
Syphax Y.