Les étudiants ne décolèrent pas

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Près de 500 étudiants de l’université M’hamed-Bougeurra de Boumerdès ont observé hier une grève, suivie d’une marche pacifique dans les artères principales du chef-lieu de wilaya.A l’ex-INH où ils se sont rassemblés entre 9h et 11h, les protestataires ont d’emblée mis en avant leurs revendications qui sont, en gros, d’ordre pédagogique et social. Les différents départements de l’université M’hamed Bouguera souffrent, a-t-on relevé d’un manque criant d’équipements au niveau des laboratoires. On déplore également l’insuffisance de moyens didactiques, entre autres la documentation et l’accès au réseau Internet. “Corrolaire de ces carences flagrantes : “un taux d’échec inquiétant”, déplorent de nombreux manifestants. Dans le même ordre des plaintes, l’on soulève aussi les obstacles auxquels sont confrontés les étudiants inscrits en L.M.D (licence, master, doctorat). En plus des insuffisances ci-dessus citées, les étudiants signalent un manque d’encadrement par enseignants spécialisés.Sur le plan social, “c’est la misère”, tonne-t-on. On met surtout l’accent sur la dégradation des rations alimentaires, l’absence de chauffage au niveau des pavillons des résidences universitaires — ce qui a provoqué l’avant-veille, rappelons-le, la brûlure d’une étudiante qui faisait la cuisine sur une résistance électrique — et la surcharge dans les box ou chambres universitaires. D’autres soulèvent les retards dans la perception de la bourse et des perturbations dans les lignes de transport des étudiants. Lors d’un rassemblement improvisé, vers l’administration de l’ONU, les protestataires réclamaient des solutions immédiates à leurs problèmes.La rectrice de l’université, Mme Kesri, estime, elle, que “nos efforts se poursuivront sans relâche pour améliorer les conditions sociales et pédagogiques des étudiants.” Le manque de moyens pédagogiques est dû, selon elle aux effets du séisme du 21 mai 2003. Et elle précisera que 25 milliards de centimes sont actuellement dépensés pour l’achat du matériel de travaux pratiques.Une (autre) somme de 3 milliards est destinée à l’achat d’ouvrages, pour les différentes bibliothèques des facultés. “La reconstitution du fond documentaire a atteint, selon ses précisions, 60% en partie, grâce aux éditeurs français qui ont offert à l’université de Boumerdès 4000 ouvrages.” Elle rappellera, dans cette optique, les aides financières envoyées par les pays et associations d’Outre-mer.La France et la Belgique ont attribué à cette institution universitaire la somme de 200 000 euros. D’autres organismes français ont ajouté une somme de 100 000 euros, et la Wallonie (Belgique) la somme de 104 000 euros pour l’acquisition de matériel informatique et il faudra encore patienter pour régler définitivement les différents problèmes, a-t-elle conclu avec optimisme…

Salim Haddou

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