La révolte des jeunes éleveurs

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Estés en justice par leur banque pour ne pas avoir remboursé plusieurs annuités “tombées” à échéance sur des crédits octroyés dans le cadre de l’emploi de jeunes pour l’acquisition pour la plupart des vaches laitières, de jeunes éleveurs se sont élevés pour demander aux Pouvoirs publics de les faire bénéficier des avantages du décret exécutif n° 12/01 du 19/07/2001 portant sur l’effacement de la dette agricole.En effet, ce décret a été appliqué durant la même année dans le cadre de l’assainissement des banques publiques où la BADR s’est vue éponger par le trésor public toutes les créances en souffrances issues des crédits agricoles octroyées avant la promulgation de cette loi, sauf que les crédits agricoles antérieurs à celle-ci, octroyés dans le cadre de l’emploi de jeunes, n’ont pas été pris en considération. C’est pourquoi d’ailleurs, ces jeunes dont la plupart ont carrément changé d’activité, viennent d’adresser, le 20/11, une pétition au chef du gouvernement avec copie transmises aux différentes hiérarchie de leur prêteur (DG, succursale, agence) et des instances agricoles de la wilaya pour leur expliquer leur ardente volonté de créer leur propres entreprises, ce qui s’est malheureusement soldé par un échec cuisant suite à leur manque d’expérience dans le domaine de l’élevage et à la sécheresse récurrente qui a sévit pendant les premières années de création de leurs entreprises et où les animaux moururent en chaîne suite à des carences alimentaires, relayée par les événements du printemps noir, d’où la perte totale du cheptel, lit-on dans la copie qui nous a été remise. Devant une telle situation, leur banque a pris, pour le recouvrement de ses créances, les mesures qu’elle a jugées adéquantes et que lui confère d’ailleurs la loi pour sa qualité de prêteuse, donc le recours à la justice. De ce fait des jugements ont été rendus en sa faveur, allant dans le sens de la saisie des biens mobiliers et immobiliers donnés sous forme de nantissement et d’hypothéque pour garantir ses créances. Seulement, voilà : ces biens “appartenaient” pour la plupart à leurs parents et pour certains à des tiers. Dans la douleur de se voir humilier par des ventes aux enchères publiques découlant d’une procédure de justice qui suit son cours normal et pour des causes ne dépendant pas de leur volonté, ces jeunes s’en sont remis à la plus Haute autorité de l’état pour crier leur détresse d’avoir tout perdu, jusqu’à leur avenir, passant ainsi du stade de chômeurs au stade d’endettés, en lui demandant ni plus ni moins que l’application dudit décret en leur faveur ou du moins une intervention urgente auprès de cette banque pour leur accorder un rééchelonnement de leurs dettes.

L.Beddar

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