Bensalah en pôle position

Partager

Abdelkader Bensalah, actuel président du Conseil de la Nation, est, de l’avis de nombreux observateurs de l’actualité partisane, bien parti pour succéder à Ahmed Ouyahia, démissionnaire depuis janvier dernier. L’imminence de plusieurs dates charnières fait même que ce dernier semble être déjà en terrain conquis, lui qui ne s’est jamais mêlé à la crise interne qu’a connue le RND, depuis le printemps 2012. Par ailleurs, cet état de fait est non seulement en rapport avec le rang qu’il occupe au sein du parti, mais aussi à l’absence de concurrent viable qui a annoncé sa volonté de briguer le poste de secrétaire général. Du moins pour le moment. L’on sait que des noms ont circulé ces derniers mois, sur des candidats potentiels au poste, mais les calculs des uns et la prudence des autres ont fait que seul Bensalah est à même de postuler au poste ou du moins rester à son poste considéré comme intérimaire. On a évoqué entre autres, ceux de Chérif Rahmani, qui a quitté le gouvernement lors du dernier remaniement, de Boubekeur Benbouzid, sénateur dans le tiers présidentiel dont on dit qu’il est respecté de tous et de Chérif Abbès, ministre des Moudjahidine. Mais selon les mêmes sources, aucun d’eux n’envisage de se présenter au poste de SG. C’est pourquoi, par ricochet, on s’achemine vers le «maintien» d’Abdelkader Bensalah. Ce qui arrange, selon toute vraisemblance, les affaires des deux parties protagonistes. Il est donc clair que les dissidents ne semblent pas tenir la dragée haute à Abdelkader Bensalah qui jouirait au consensus trouvé entre les ténors du parti autour de sa personne. Un homme d’une platitude politique inégalable. Il n’y aura, donc, ni bouleversement, ni grand changement dans l’encadrement, encore moins une chasse aux sorcières contre les anciens collaborateurs d’Ahmed Ouyahia. Au contraire, la majorité de l’encadrement actuel, qui prépare le IVe congrès, qui aura lieu du 25 au 27 décembre prochain, était avec Ahmed Ouyahia. Abdelkader Bensalah, qui n’a jamais caché son ambition pour ce poste, a été le premier secrétaire général du RND à sa création en 1997.

«Travailler pour l’Algérie avant le parti…»

Lors de son intervention à la deuxième réunion de la commission nationale de préparation du quatrième congrès du parti, qui s’est tenue, il y a deux semaines, à Zéralda, Abdelkader Bensalah a clairement affiché son ambition de briguer le poste laissé vacant par Ahmed Ouyahia en des termes qui ne prêtent à aucun équivoque. «Le RND a dépassé la situation de crise, grâce à l’instauration de la souplesse, du dialogue et au bannissement des comportements d’exclusion dans le règlement des conflits ayant miné le parti», a-t-il déclaré avant de souligner que «la démarche entreprise par l’actuelle direction à travers la tenue de rencontres avec l’ensemble des acteurs, responsables régionaux et militants du parti, a servi à comprendre que «tous les problèmes peuvent être réglés grâce au dialogue, en bannissant le doute et les comportements d’exclusion». Cela s’ajoute, précise le SG, à «la nécessité de se référer aux principes du parti». «Nous avons réalisé des progrès remarquables grâce à cette méthode, aux orientations et au respect des délais pour dégager un consensus sur l’unité du parti et l’ancrage de la pratique démocratique en Algérie», a-t-il dit. «Le RND a réussi son examen de la transition de la phase du doute vers celle des certitudes et de la différence vers le consensus», a ajouté Bensalah. Le premier responsable du parti a lancé un avertissement quant aux difficultés qui vont surgir avec l’approche de la tenue du congrès et a appelé à l’unité des rangs. «Cela ne veut pas dire que nous avons aplani toutes les difficultés, car les activités du parti vont s’intensifier avec l’approche de la tenue du congrès. Ce qui va créer de nouveaux obstacles», a-t-il indiqué. «Ce qui vous sera demandé c’est de vous entraider, de coordonner vos actions et de travailler ensemble pour faire face aux difficultés.» «Il vous est demandé de travailler pour l’Algérie avant le parti, pour le parti avant le groupe, et pour le groupe avant la personne», a-t-il précisé.

Ferhat Zafane

Partager