Dans une réunion explosive ponctuée par une déclaration adressée aux établissements scolaires, le conseil de wilaya du Syndicat d’entreprise des travailleurs de l’éducation (SETE), brosse un tableau noir et accablant sur la rentrée scolaire, tout en fustigeant les services de la direction de l’éducation pour les retards cumulés pour la régularisation des situations des fonctionnaires avec en ligne de mire, la gestion des œuvres sociales décriée de toute part. En effet, de l’avis du Premier responsable de la section que nous avons joint pour d’amples informations, c’est plutôt place à la grande désillusion quant à la rentrée scolaire qu’il a qualifié de pire des précédentes, avec son lot d’obstacles confus relatif à la surcharge des classes, le manque d’infrastructures scolaires, les postes budgétaires, les résultats des concours et autres problèmes qui minent la scolarité des élèves. « Baba Ahmed accoste avec des bagages truffés de promesses de reformes, qui ne sont qu’un leurre sur les traces de son prédécesseur », nous a déclaré M. Kaci Belaloui. Poursuivant son réquisitoire alarmant, notre interlocuteur qui a minutieusement décortiqué la situation, note avec amertume le désespoir qui meuble le quotidien des fonctionnaires qualifiés de « damnés du secteur », à l’instar des corps communs, des adjoints d’éducation, les agents de laboratoire, le personnel d’intendance, les MEF, les PEF, les PTLT et les PES de moins de vingt ans d’exercice, dont la révision des statuts est toujours au stade de statu quo. « Les disparités et les inégalités relevées lors des dernières intégrations résultat d’une vente synchronique entre certains syndicalistes véreux qui ont privilégié leur propre carrière et le ministère de l’Éducation qui voulait acheter la paix sociale, sont de taille au point où tout renseigne sur une situation à re-cuisiner », ajoute M. Belaluoi qui persiste et signe que les 10% d’augmentation accordé aux ouvriers professionnels et aux corps communs, est un geste humiliant qui ne repose sur aucune logique ouvrière, compte tenu du seuil de la précarité et de la misère de cette frange de travailleurs. « Les pouvoirs publics font des calculs d’épicier de peur de déséquilibrer les caisses de l’État, alors que la manne financière n’a jamais été reluisante que ces dernières années », enchaîne-t-il. Abordant le volet retard inhérents aux promotions des enseignants ayant terminés leur formation, l’avancement des échelons du primaire, la revalorisation des années de stage des MEF, la revalorisation des années de service et la situation de logement, le porte parole du conseil de wilaya du SETE n’est pas allé par quatre chemins pour tirer à boulets rouge sur les services de la direction tutelle, pour leur atermoiement relatif au traitement des situations des fonctionnaires. « La lenteur est la devise des gestionnaires de nos carrières, pas la peine de chercher les poux sur la tête d’un chauve », rétorque notre interlocuteur. Pour la gestion des œuvres sociales qui s’est taillée la part de lion des préoccupations des fonctionnaires, c’est plutôt la guerre ouverte envers l’organe gestionnaire qui a prouvé selon le patron du Syndicat d’entreprise des travailleurs de l’éducation, ses justes limites en matière de gestion après deux années de règne. « Objet à une avalanche de requêtes inhérentes à l’opacité qui entoure les prestations des œuvres sociales, le SETE dénonce avec la plus grande fermeté l’assombrissement des prestations et la diffusion sélective de l’information portant sur les différentes opérations, à l’instar des cures thermales, voyages à l’étranger, Omra et surtout l’acquisition des véhicules qui a mis, a nu, une gestion qui ne repose sur aucune logique et a piétiné l’éthique de la profession d’éducateur. Sinon, comment peut-on justifier cette chaîne de travailleurs depuis l’aube jusqu’à des heures tardives du soir, sous la bastonnade des agents de l’ordre, sans toutefois pouvoir s’inscrire ? Où on est avec la convention médicale avec les médecins spécialistes et avec l’exclusion sans motifs valables des régions d’Akbou, Amizour, Sidi Aïch et Kherrata ? », s’interroge M. Belaloui qui réitère sa ferme détermination de dénoncer toutes les irrégularités qui pèsent sur la couche ouvrière et menace de recourir à des manifestations radicales contre tout genre d’exploitation, pour préserver la dignité de tout un chacun.
Rabah Zerrouk