La ville se met à l’heure de l’aïd

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Après l’épreuve de la forte mercuriale du mois de Ramadhan, suivie des dépenses de la fête de l’Aïd El Fitr et du budget consenti pour la rentrée scolaire, voilà que les ménages ahanent de nouveau à l’approche de la fête du sacrifice.

Un rendez-vous festif, qui ne s’annonce pas moins chaud eu égard à la récurrente ardoise des achats à laquelle sont assujettis les pères de famille. Bien des chefs de famille cassent leur tirelire pour répondre aux desiderata de leur marmaille et faire face aux achats dispendieux, tandis que d’autres, dans la mouise, se voient obligés de contracter des crédits pour passer la fête. « J’exerce une activité précaire et très mal payée. Heureusement qu’il y a encore des âmes charitables pour voler à mon secours, en me refilant quelques milliers de dinars », confesse un père de famille du quartier Timzeghra, employé temporaire dans la fonction publique. Depuis plus d’une semaine, l’informel se dispute l’espace public de la ville de Sidi Aïch. Un spectacle qu’on a coutume de voir à l’approche de chaque fête religieuse ou de la rentrée des classes. Une pléthore de revendeurs de circonstance, déclinement leurs éventaires de jouets et autres « chinoiseries », que les enfants réclament à cor et à cri. Pareillement pour les magasins de vêtements, où la production locale se voit bousculer par un bataclan d’articles venus d’ailleurs, principalement des pays asiatiques. Les étals sont déjà bel et bien achalandés pour la circonstance, générant un mouvement frénétique des ménages. Les plus nantis n’hésitent pas à délier la « gibecière » pour faire leurs emplettes, alors que les moins fortunés se rabattent sur le bas de gamme. Souvent, ils recourent au marché hebdomadaire et autres échoppes, qui refilent au rabais le vêtement de ballot. « Avec moins de 2 000 da, j’ai pu acheter un article pour chaque membre de ma famille. Le vêtement neuf étant hors de portée de ma modeste bourse », déclare Youcef, journalier de son état. « J’essaie de m’en tenir au strict minimum pour ne pas mettre à mal mon porte-monnaie, mais il y a des dépenses incompressibles, auxquelles on ne peut se soustraire », ajoute un vieillard du quartier Maâla. Quant au mouton, il est devenu l’apanage d’une minorité possédante. Pour faire bombance, les citoyens de Sidi Aïch sont de plus en plus nombreux à se contenter de quelques kilos de viandes achetés chez le boucher du coin. L’essentiel, disent-ils, étant que les valeurs de piété d’entraide et de solidarité soient présentes ce jour-là.

N. Maouche.

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