Nous n'avons évidemment pas raté l'occasion du passage de Mohamed Hilmi à Tizi-Ouzou pour tenter de l'approcher.
Il était l’invité du jour de Radio Tizi-Ouzou. Du haut de ses 82 ans, l’artiste semblait n’avoir rien perdu de l’énergie qui l’a toujours caractérisé. Ayant accepté de nous consacrer quelques minutes de son temps, il reviendra sur quelques périodes de son long parcours d’artiste. Une vie artistique dont il parle comme on raconterait une de ces histoires passionnantes dont les héros font rêver. Ses héros à lui, sont ceux avec qui il a partagé sa vie de saltimbanque. Ce sont là d’ailleurs, dira-t-il, « les meilleurs souvenirs qui ornent mon parcours ». Il poursuivra : « J’ai des millions de souvenirs, mais pour moi les plus beaux et les plus marquants sont ces moments que j’ai partagés avec les plus grands du monde artistique ». Il parlait de Mohamed Touri, des plus grands comiques dont Rouiched. « J’ai également écrit des films dans lesquels a joué Keltoum. J’ai aussi travaillé avec Mahieddin Bachtarzi », dira-t-il. Le domaine de la comédie et de l’art en général, Mohamed Hilmi ne l’a jamais quitté. Et ce qui pouvait sembler comme une absence de notre artiste du monde du cinéma ne l’était pas du tout pour lui car il a continué et continue toujours à travailler. « Je me suis consacré à l’écriture. L’an passé j’ai d’ailleurs réalisé sept courts-métrages, en kabyle et en arabe. Ce qui n’est pas peu », explique-t-il. « C’est un travail que le public peut d’ores et déjà découvrir sur la chaîne en kabyle de la télévisons algérienne », soulignera Hilmi. Il enchaînera en expliquant avec passion comment il a travaillé pour réaliser ces films dans les deux langues. Et c’est pour lui « une techniques assez originale de travailler avec des comédiens bilingues, pour ne faire appel à aucun doublage », précisera-t-il. « Je dit moteur une 1ère fois, et la scène est jouée en arabe. Et si tout est bon, la même scène est jouée avec les mêmes comédiens mais cette fois-ci en kabyle. Plus tard je fais un montage et le travail est ficelé », expliquera, réjoui, Mohamed Hilmi. Pour ce qui est des projets à venir, Hilmi, de son vrai nom Ameziane Brahimi, en possède encore plusieurs. Il prévoit un voyage à Paris, à la fin du mois en cours, mais à son retour il compte mettre en oeuvre certaines idées cinématographiques. « J’envisage d’entamer dès mon retour le tournage d’un film documentaire fiction relatif à l’histoire du théâtre Algérien ». Le film, intitulé Les ondes de l’histoire, sera axé dévoilera Mohamed Hilmi, « sur la période avant le théâtre, qui a créé le théâtre, et le cheminement du théâtre. Tout ceci sera revisité à travers ce film dont le tournage sera entamé très prochainement ». Le comédien dévoile aussi un autre de ces projets. Celui du tournage prochain d’un feuilleton intitulé Youzal Yahsel. Quant à la chanson, il ne l’a pas non plus mise de côté. Il prépare d’ailleurs un nouvel album. « Et c’est d’ailleurs pour le présenter que je suis ici », nous dira l’artiste. Il nous confiera avoir travaillé avec Ahlam, une comédienne mais aussi chanteuse. « Elle a appris la musique aux côtés des plus grands noms du chaâbi dont Mahboub Bati. Elle chante avec moi dans ce dernier album qui compte huit titres ». Il souligner également : « seule une chanson est ancienne, toute les autres sont de nouveaux titres ». L’album sera d’ailleurs disponible très prochainement. Pour terminer, le grand cinéaste, humoriste et chansonnier tente une analyse prudente sur l’art d’aujourd’hui en général : « Je ne peux me permettre de critiquer. Mon honnêteté intellectuelle ne me permet pas d’être juge et partie à la fois ». Néanmoins, il se remémorera les paroles qu’un autre grand comédien lui souffla à l’une de leurs rencontres. Il s’agit de Pierre Brasseur. « A ma question de savoir quel est le danger qui menace les comédiens, il m’a répondu que c’était la prétention, le plus grand des dangers qui guettent les comédiens », conclura Mohamed Hilmi.
T. Ch.