La commune de Saharidj est de nouveau en ébullition. Des mouvements sporadiques de protestation marquent le quotidien da la population locale et risquent de prendre de l’ampleur si la situation venait à perdurer.
Le bal des mécontent a été ouvert par les marchands de fruits et légumes qui ont été délocalisés de leur ancien emplacement, sis au centre-ville, le long de la rue principale qui est en fait un tronçon de la RN30 traversant le chef-lieu de commune, voir notre édition du 02/10/2013. L’opération a été menée par les services de l’APC qui ont procédé à la destruction des baraques aménagées anarchiquement. Les commerçants ont rejoint le marché de proximité en toile dont les équipements ont été fournis par la wilaya. L’opération a été saluée, au départ, par la population qui a souffert de la pollution et l’obstruction de la principale place publique par l’ancien marché informel qui date de plus de 15 ans. Malheureusement, cette opération de délocalisation menée pour ainsi dire au pas de charge et dans la précipitation n’a pas abouti à l’effet escompté. Les marchands ont vite regagné leur ancienne place après seulement trois jours d’occupation du nouveau marché de proximité. Pour cause, la clientèle se fait rare en ces lieux. Les propriétaires des magasins d’alimentation générale, implantés autour de la même place publique, ont profité de l’aubaine de la désertion des lieux par des marchands des fruits et légumes pour introduire cette filière dans leurs activités en dressant des étalages chacun devant son magasin. Ce qui explique l’absence des clients au niveau du marché de proximité trop éloigné du centre-ville. Ces marchands délocalisés, dont les produits commercialisés sont rapidement périssables, avait peur de la faillite. En désespoir de cause, ils ont donc regagné leur ancien emplacement, depuis lundi dernier. Interrogé à ce propos, un membre de l’exécutif de l’APC explique que les services de sécurité ont été sollicités pour rétablir l’ordre. Les éléments de la gendarmerie, qui ont pris en charge cette mission, se sont retrouvés devant un vrai casse-tête chinois. Les marchands ambulants, pour obtempérer à l’instruction de l’APC, demandent à ce que les propriétaires des magasins d’alimentation générale cessent immédiatement la commercialisation des fruits et légumes. Or, ces derniers exhibent des registres de commerce dont la nomenclature autorise cette filière introduite en bonne et du forme dans l’alimentation générale. Le deuxième mouvement de colère provoqué par l’ouverture de ce marché de proximité est manifesté par les moudjahiddine et les enfants de chouhada dont un groupe nous a approchés pour dénoncer le fait que ce marché est implanté autour du carré des martyrs. Les buvettes et les cafétérias réalisées dans ce marché sont incompatibles avec ce lieu sacré. Ils comptent mener des actions de protestations pour protéger l’endroit. Sur un autre volet, il a été observé dans la journée de jeudi, un autre mouvement de protestation fait pas des transporteurs montés au créneau pour dénoncer la concurrence déloyale que leur font les fraudeurs qui leur tiennent la dragée haute en leur raflant la clientèle. Ne voyant rien venir après leur première requête adressée à la direction du transport depuis dix jours, ces transporteurs se sont dirigés en masse, en fin de journée de jeudi, vers la brigade de la gendarmerie pour déposer une requête. Ils avertissent qu’ils paralyseront toute l’activité dans ce créneau si rien n’est entrepris, dans les plus brefs délais, pour y mettre fin à l’anarchie qui règne dans ce secteur.
Oulaid Soualah