La ville croule sous les ordures

Partager

Le visiteur qui s’aviserait de venir à la ville d’Akbou, deuxième grande agglomération de Bgayet après le chef-lieu de wilaya, serait épouvanté de découvrir des monticules d’ordures ménagères. Akbou peut être classée parmi les agglomérations les plus insalubres dans la wilaya. La situation s’est nettement exacerbée par les mouvements cycliques de grèves observées par les employés municipaux. A quelques jours de la fête de l’Aïd, ce spectacle hideux d’accumulation d’immondices tombe comme une malédiction, transformant la cité en une immense décharge publique à ciel ouvert. Ce décor de désolation est invariablement le même, que ce soit au cœur de la ville, aux quartiers résidentiels et aux lotissements sociaux. Des odeurs nauséabondes se dégagent de partout. Dans les quartiers populeux et donc à gisement élevé de déchets, les monticules d’ordures, à force de macération et de putréfaction, laissent bien souvent sourdre des filets de lexiviats, s’écoulant sur la voie publique en ruisselets infects. Même le personnel de voirie, qui continue, quand il n’est pas en grève, à curer rues et artères et à décrotter venelles et cul-de-sacs, est rendu nul d’effet, dans la mesure où les déchets collectés finissent immanquablement par atterrir sur les dépotoirs improvisés aux quatre coins de la ville. « Voila cinq ans que j’ai quitté en désespoir de cause, la campagne pour m’établir à Akbou. Avec cette histoire d’ordures qui n’en finit pas de nous empoisonner la vie, et un tas d’autres problèmes, l’idée de retourner à la campagne me hante chaque jour un peu plus », dira courroucé un retraité résident au quartier Guendouza. « Cela relève de l’indécence, pour ne pas dire autre chose, pour l’une des communes les plus riches d’Algérie, de ne pas pouvoir balayer devant sa porte. Cela révèle, en tout cas, que nos augustes responsables ne tiennent pas en haute estime leurs administrés », renchérit un autre citoyen du quartier Ait Saïd.          

N. M.

Partager