1 633 est le nombre exact de personnes ayant perdu la vie sur la route, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, entre janvier et juin de l’année en cours.
C’est ce qu’a déclaré le représentant de l’association ‘’Les amis de la route’’ de Tizi-Ouzou, avant-hier matin, lors d’une rencontre qui rassemblait un grand nombre de chauffeurs des transports scolaires. En effet, les membres de cette association ont organisé une rencontre de sensibilisation contre les accidents de la route enregistrés dans le cadre des transports scolaires, au niveau de la grande salle de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, en collaboration avec la direction de l’éducation de Tizi-Ouzou, la sûreté de wilaya et la Gendarmerie. Selon les conférenciers, cette initiative a pour objectif la sensibilisation des différents acteurs de la sécurité routière sous le slogan «Notre objectif est des routes sécurisées pour tous». D’emblée, le représentant de la sûreté de wilaya de Tizi-Ouzou expliquera qu’en cas de survenu d’un accident de la route la responsabilité est partagée. «Ce n’est la faute du chauffeur seulement. Mais celle de toutes les personnes impliquées dans le drame. C’est la raison pour laquelle nous enquêtons, car nous devons définir les vraies circonstances et situer les responsabilités, surtout quand la vie des enfants est en jeu», a-t-il dit. Il précisera également que les chauffeurs des transports scolaires doivent faire attention et à la route et à ce qui se passe à l’intérieur de leur véhicule : «Le chauffeur doit se concentrer à 80% sur la route et à 20% sur ce qui se passe dans le bus scolaire. Et cette tâche est des plus dures, car les enfants débordent d’énergie. Ils bougent trop. Un petit moment d’inattention et le drame peut arriver», explique notre interlocuteur. Quant au responsable de ladite association, il indiquera que le but tracé par cette alliance avec les différents acteurs de la sécurité routière «est d’enregistrer zéro décès d’ici la fin de l’année 2014. Nous avons tracé un programme pour concrétiser cela. Nous ne sommes pas là pour faire un constat. Mais plutôt pour prévenir avant que le pire n’arrive. Lors de cette réunion, nous expliquerons comment prévenir les dangers de la route. Croyez-moi, si chaque citoyen respecte les recommandations de la sécurité routière, nous atteindrons notre objectif».
Prendre conscience du danger !
Pour sa part, le représentant de la direction de l’éducation de Tizi-Ouzou précisera que cette rencontre a été organisée dans le but de faire prendre conscience aux citoyens de la gravité des accidents de la route qui touchent notamment les enfants : «Nous sommes là pour vous apporter notre soutien et vous faire prendre conscience des dangers qui planent sur nos routes, ces dernières années. Notre but est de protéger nos enfants et de leur assurer un transport sécurisé car comme le dit si bien l’adage mieux vaut prévenir que guérir». Concernant les chiffres, le représentant de la sûreté de wilaya affirmera que 67 enfants sont décédés, en 2012, au niveau national, à cause des accidents de la route. « Quand je vois ce chiffre, j’ai une grande peine. Ce sont nos enfants. Il suffit pourtant de juste faire attention. Par ailleurs, beaucoup croient que les blessés ne sont pas assez importants pour être pris en considération. Il suffit d’un peu de betadine et du pansement et le problème est réglé. Mais c’est loin d’être le cas. Certains blessés de la route voient leur vie anéantie après un accident, Ils échappent à la mort mais se retrouvent avec des handicaps qui leur gâchent le restant de leurs jours, notamment les plus jeunes», regrette-t-il. Le représentant de l’association ‘’Les amis de la route’’ ajoutera que durant les six premiers mois de l’année en cours, le nombre de 1 633 morts a été enregistré sur les routes. Quant aux blessés, ils dépassent les 2200. «Les causes des accidents sont divers, notamment l’excès de vitesse, le non port de la ceinture et l’usage du téléphone au volant. Ce ne sont pas des masures banales. Leur respect peut vous sauver la vie», a-t-il dit. Lors de cette rencontre, plusieurs vidéos ont été diffusées. Il s’agit, notamment de témoignages des victimes de ces drames de la route, ainsi que des recommandations à suivre pour éviter des drames. Le représentant de la gendarmerie dans la ville des Genêts a, pour sa part, incité les chauffeurs à être stricts dans l’application de ces recommandations et à demander de l’aide si nécessaire : «quand un élève vous demande de vous arrêter et que vous le faite, ce n’est pas normal ! Il faut faire très attention, car ce sont leurs vies qui sont en jeu. De plus, quand un P/APC vous demande de transporter 26 au lieu de 25, refusez ou demandez lui de vous remettre cette décision par écrit. C’est une infraction et vous êtes le premier responsable. Notre rôle, je le répète, consiste à appliquer les lois. Nous représentons l’Etat. Ayez cette culture de prendre conscience de vos droits. Venez nous voir. Nous sommes là pour veiller sur vous et non le contraire». A la fin de la rencontre les transporteurs ont soulevé différents problèmes auxquels ils font face quotidiennement. «Nous sommes venus pour trouver des solutions. Mais vous auriez dû convoquer également les responsables des communes pour voir ce qu’ils en pensent et leur faire part de ces problèmes», dira l’un d’entre eux.
Samira Bouabdellah