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Comment taire ?

Demain, nous célébrerons la journée nationale de la presse Bonne fête quand même !

Liberté d’expression, ce terme tant galvaudé tant ressassé par les professionnels de l’information et dont la signification diffère selon l’humeur de chacun et de son obédience, dissimulée ou déclarée, rappelle à bien des égards le rocher de Sisyphe, c’est-à-dire une tâche autant laborieuse qu’interminable. La foultitude d’interprétations qui accable, plus qu’elle ne sert ce droit fondamental est, force de le reconnaître, usé jusqu’à la corde, au point de perdre sa quintessence pour devenir, au fil du temps, une expression sans âme, démagogique et plus souvent un fourre-tout de calomnies, de diffamations et d’atteinte à la vie privée des gens. La déontologie et l’éthique sont mises au placard pour être remplacées par de vils réflexes où les assertions les plus mensongères tiennent lieu d’informations formellement recoupées et vérifiées à l’aune de la prétention et de l’incohérence. L’occasion de la célébration de cette journée nationale doit être mise à profit pour évoquer, aussi, les graves manquements aux règles régissant le métier de certains… apparentés à la profession. Cela dit, la profession a de bien plus grands mérites, tels que le sacrifice, le courage et la résistance, souvent au péril de sa vie, aux hordes sanguinaires, à faire prévaloir que les expressions de caniveau de certains, hélas, des nôtres. Rappelons-nous Tahar Djaout, Mekbel, Abderahmane Mahmoudi, Afredj et, d’autres encore, la liste est malheureusement trop longue, qui ont offert leur vie en holocauste à leur patrie l’Algérie et à ce noble métier. Ils sont morts, chacun selon son destin. Les uns d’une balle tirée traîtreusement par un chasseur de lumière, d’autres de maladie, ou se sont suicidés à force d’avoir trop mal à leur pays. Il y va de soi que les plus grandes vertus de notre métier se trouvent dans la capacité de chacun de nous à transcender ses passions pour ne se préoccuper que de l’essentiel, autrement dit, de sa mission dans l’intégralité de son intégrité. Tout le reste n’est que commérage stérile, sans prise sur la réalité surtout des faits. A bon entendeur…

Sadek A. H

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