L’inquiétude gagne les agriculteurs

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La sécheresse qui sévit depuis la dernière semaine de septembre commence à inquiéter sérieusement les agriculteurs qui scrutent anxieusement le ciel, guettant le moindre nuage qui annoncerait une averse.

Ceux qui ont le plus à se plaindre de ce retard des pluies automnales sont les éleveurs, sachant que l’herbe précoce qui vient à leur secours au moment propice, dénommée localement Thakharfit, soit au moment de la reproduction et qui a commencé à pousser immédiatement après les orages du début septembre, a été complètement asséchée par la longue canicule. Même les traditionnels pâturages, qui devraient être, à l’heure actuelle, recouverts d’un tapis vert, sont restés tristement gris et n’offrent aucune pitance au cheptel toutes espèces confondues. Ainsi, la prochaine saison de la fenaison risque d’être sérieusement compromise sur les terrains non irrigués dans le cas où cette sécheresse se prolongera encore. Par ailleurs, c’est la filière oléiculture qui en prend un coup sévère à cause de ces conditions climatiques des plus défavorables sachant que les grains de la prochaine récolte, qui se sont déjà formés, commencent à s’assécher, notamment au niveau des oliveraies exposées au soleil et non irriguées. Les grains d’olives rachitiques commencent, en effet, à se détacher pour former un tapis remarquable sous chaque olivier. Dans les communes de haute montagne, à l’instar d’El Adjiba, Saharidj et Aghbalou, les violentes tempêtes de grêle de septembre dernier ont déjà menées à terme leur œuvre de destruction sur la prochaine récolte d’olives qui serait maigre, sinon nulle. La céréaliculture, elle aussi, n’est pas épargnée par cette sécheresse vu que l’opération de l’emblavement, qui devrait débuter, au plus tard, durant la première semaine d’octobre, n’a pas eu lieu et accuse un retard d’un mois. Ce qui porterait sensiblement un coup dure sur le prochain rendement tant sur le volet quantitatif que qualitatif. Ajouter à cela les maladies que risquent d’entraîner la sécheresse. Déjà au niveau des mosquées, le désir d’appeler à une prière de la pluie «salat al istisqaa», est exprimée par de nombreux fidèles. Ce qui justifie la vive inquiétude des campagnards dont la plupart vivent des produits de l’agriculture toutes filières confondues.

Oulaid Soualah

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