La guerre de l’exclusivité fait rage !

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La bataille fait rage entre les trois opérateurs de téléphonie mobile, en vue de l’acquisition des droits d’exploitation de la High speed downlink packet acces (HSPDA), ou en terme plus conventionnel la 3G+, à travers les différentes wilayas du pays.  Ainsi, le siège de l’ARTP est, depuis trois jours, le théâtre de jeux de coulisses et autres tractations. Tout cela, dans le but d’obtenir le précieux sésame, qui permettra aux operateurs, dès le 1er décembre prochain, de couvrir le plus grand nombre de wilayas possible et, surtout, de décrocher « la timbale », avec la désormais célèbre close d’exclusivité. En effet, et selon des sources proches de l’ARPT, les responsables de Mobilis, Nedjma et Djezzy (l’ordre n’est pas fortuit car il reflète le classement de ladite agence de régulation), usent et abusent même, selon nos sources, de formules et autres arguments, afin de convaincre les services de l’ARTP.  Selon nos informations, l’opérateur étiolé fait le forcing, dans le but d’obtenir l’exclusivité dans les wilayas de Béjaïa et Annaba. D’ailleurs, et toujours d’après les informations qui nous proviennent de l’ARTP, l’opérateur historique Mobilis aurait déjà obtenu l’exclusivité dans les wilayas de Batna et Laghouat. Ces deux opérateurs, faut-il le mentionner, ont mis le paquet lors de l’achat des licences de l’exploitation de la 3G+, car ils ont déboursé pas moins de 5 milliards de dinars, soit 2 milliards de plus que le prix administratif. Cet investissement leur permet donc de se prévaloir de l’exclusivité de la 3G+, dans 4 à 6 wilayas de leur choix. Mais, au fait, que signifie vraiment le terme « exclusif » pour le citoyen et le consommateur lambda ? Et bien, selon les termes du cahier de charge de l’ARTP, dont notre journal a pu vérifier le contenu, «chaque opérateur peut, s’il le souhaite, avoir l’exclusivité de la technologie de troisième génération sur un territoire géographique bien défini (wilayas). L’exclusivité peut être étendue sur six (06) wilayas, et ce, pour une durée d’une année à partir du lancement effective des offres commerciales ». Concrètement, ce point garantit à un opérateur donné de déployer son réseau 3G+ sur une wilaya, sans que l’un de ses deux concurrents vienne ‘’ empiéter sur ses plates-bandes’’, et ce, durant une année à partir du premier décembre. Toutefois, cette close exclut les quatre wilayas pilotes que sont Alger, Oran, Constantine et Ouargla. Pour certains spécialistes, cette close serait « discriminatoire et pénalisante » pour les abonnés d’un opérateur qui n’est pas détenteur de cette exclusivité. A cela, les responsables de l’ARPT rétorquent que « des mesures d’itinérance sur le réseau seront mis en place progressivement ». En langage plus compréhensible, cela veut dire que l’abonné peut « switcher » sur la 3G+ d’un autre opérateur, moyennant finance. Mais le hic, est que ce principe d’itinérance argué par l’ARPT n’est pas encore techniquement mis en place. Pour M. Oucherif, expert dans le domaine des TIC, « l’itinérance sur le réseau risque d’être mal accueilli par les opérateurs détenteurs de l’exclusivité. À mon avis, les responsables du secteur des télécommunications ont négligé l’abonné en tricotant un cahier de charge qui incite les opérateurs à se livrer une guerre sans merci », a-t-il dit. Mais dans tout cela, qu’en est-il de l’opérateur Djezzy ? Et bien, selon nos sources et contrairement à ses concurrents, il ne fait dans le forcing, loin de là. Pourquoi ? Et bien, pour la simple raison que Djezzy, lors de la soumission, s’est contenté du prix ‘’ plancher’’, soit 3 milliards de dinars, chose qui ne lui ouvre pas le droit à l’exclusivité. Mais aussi, et d’après nos informations, cet opérateur n’a pas la technologie et le matériel adéquat et suffisant pour tenir le coup face aux deux autres. Comble de l’ironie, l’opérateur N°1 en terme de nombre d’abonnés (téléphonie mobile conventionnelle) pourrait, selon nos informations, être le ‘’ dernier’’ en termes de data (internet, NDLR). Quoi qu’il en soit, les premières wilayas qui seront couvertes par la téléphonie mobile de 3e génération ne seront pas connues avant le début de la semaine prochaine. Car, selon Amar Ingarachen, chef de département à l’ARPT, les résultats sont «confidentiels », jusqu’à leur publication sur le journal officiel.

Ramdane B.

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