«Il y a un laxisme face à l’anarchie»

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L’université de Béjaïa, sous l’égide de la faculté des lettres et des sciences humaines, a accueilli, avant-hier, le quatrième colloque international sur la ville et l’urbanisation, organisé cette fois, sous le thème «La ville face aux défis de ses mutations, urbanisation, peuplement et santé». Le colloque qui a abordé plusieurs questions, toutes liées, directement ou indirectement, à la ville, telle que la citoyenneté la santé publique et l’urbanisation, a réuni des chercheurs de différents domaines. «C’est une rencontre pluridisciplinaire ayant réuni des chercheurs de plusieurs horizons et de diverses spécialités des sciences humaines, pour débattre de la ville algérienne et de la gestion de l’espace», a déclaré le président du colloque, M. Berritima Abdelhalim. «La ville est devenue un espace où interviennent plusieurs facteurs pour définir la particularité d’un monde spatial et environnemental en plein mutation. On ne peut étudier l’aspect social de la morphologie de cette entité urbaine et sociologique, rassemblant des populations, sans se demander si le mode de vie est adapté ou non à un type de construction urbaine déterminé», telle est la ligne que se sont tracée les participants à ce colloque, qui devaient ressortir avec des résolutions à communiquer, à la fin des travaux, au représentant du ministère de l’Urbanisme, M. Hemmache Seddik. Au programme, des conférences et des ateliers qui devaient passer sous la loupe la ville algérienne, sous ses différents aspects, sociologique, psychologique, urbain et architectural, avec un regard permanent sur le concept de la citoyenneté. La ville de Béjaïa, qui a abrité ce colloque, est un terrain fertile pour ce genre d’études. Elle reflète, en gros, toutes les villes algériennes. Selon M. Berritima, interrogé en marge du colloque, «Béjaïa, à l’instar de toutes les villes algériennes, souffre d’un manque de conception urbaine, dû à une absence de politique d’urbanisation», dira notre interlocuteur qui déplore «le laxisme» des autorités envers «l’anarchie» qui règne dans nos villes en général, et à Béjaïa en particulier. Absence d’un plan de circulation étudié pour décongestionner les artères, constructions anarchiques à tout coin de rue, pollution et manque hygiène publique, maladies invisibles provoquées par cette pollution et la mauvaise gestion de l’espace, sont autant de problèmes qui rendent le cadre de vie «invivable» et auxquels une solution «urgente» doit être apportée. Les spécialistes se sont accordés, en vertu de l’un des ateliers du colloque, sur la nécessité de la mise en marche d’une dynamique globale qui implique la société civile, les promoteurs, les scientifiques, les architectes et les urbanistes.

M.H. Khodja

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