«Je n’en peux plus, je suis tellement écœuré par ce qui se trame dans notre milieu, à l’endroit de gens honnêtes et dévoués pour leur métier, que je n’ai plus les forces nécessaires pour poursuivre ma carrière d’arbitre fédéral jusqu’au bout, et cela à cause de Belaïd Lacarne, le président de la CFA, que je dois qualifier d’homme indigne de respect ». En effet, c’est un Saadi Khaled « sans pitié », qui s’est présenté avant-hier, devant les journalistes, lors d’une conférence de presse qu’il a animée à Béjaïa, pour annoncer, d’abord, et de manière officielle, sa retraite, avant de décocher quelques flèches à l’endroit du président de la CFA, Belaïd Lacarne, et sa « milice », pour paraphraser le conférencier. Ainsi, et après 28 ans de bons et loyaux services dans l’exercice de son métier de directeur de jeu, l’enfant terrible d’Akbou, Saadi Khaled (43 ans), dit en avoir assez des « pratiques malsaines et machiavéliques » de l’ancien referee international et de la commission (CFA) qu’il préside. « Oui j’aurais bien aimé poursuivre ma noble mission jusqu’à l’année 2015, avant de mettre un terme à ma carrière dans l’espoir de sortir par la grande porte aussi, mais, le Bachagha qu’est Lacarne en a décidé autrement en voulant à tout prix me casser par le biais de certaines petites gens serviles à souhait qu’il utilise pour accomplir des actes immoraux, au détriment de gens honnêtes et dignes du respect de tout le monde. Je m’explique : L’année passée, alors que j’étais à Tiaret en compagnie de mes collègues pour passer un test physique, j’étais tombé malade et j’ai été alité pendant trois jours. A ce moment là personne ne s’est inquiété de mon sort ou m’a rendu visite dans ma chambre, alors que j’étais sous la responsabilité de la CFA, que je considère au passage comme un laboratoire spécialisé dans la malhonnêteté et les coups fourrés. Ensuite, quand j’ai sollicité Lacarne, à son retour du Golfe, pour un test de rattrapage, celui-ci n’avait rien voulu savoir. Soit une manière comme une autre pour lui de sauter sur l’occasion pour me mettre au frigo. Le plus grave dans cette histoire est que ce même test physique, subi par les arbitres des ligues 1 et 2, à Tiaret, était intervenu après quatre journées de la phase retour, alors qu’il devait avoir lieu pendant la trêve hivernale », expliquera encore notre interlocuteur. En effet, ce dernier, qui en avait gros sur le cœur après, notamment, tout ce qu’il a donné à l’arbitrage algérien pendant trois décennies, estime que ce milieu est non seulement ingrat, mais surtout « pourri ». Pour preuve, le doyen des arbitres algériens estime que « Lacarne et ses hommes de mains ont également pour mission de saquer tout arbitre refusant de faire leur jeu ». Dans ce cas, le conférencier reste convaincu que les promotions et les sanctions sont attribuées selon la tête du client et que « la majorité des contrôleurs des arbitres ou des évaluateurs ont aussi pour mission, d’achever ce sale boulot », selon lui. Enfin, n’était-il pas plus judicieux de récompenser ce directeur de jeu de manière honorable, en lui confiant un match d’adieu, comme il l’avait souhaité déjà avant la fin de la saison dernière ? Disons que l’échec du professionnalisme en Algérie est aussi à l’image de ce qui se trame de façon insidieuse et permanente dans les coulisses de notre sport-roi et son corollaire, l’arbitrage.
Bouzid Ouari

