Tifra se souvient de Jean Pierre Scotto

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Les Français qui ont adhéré à la cause algérienne durant la guerre de libération nationale, 1954-1962, sont plus nombreux qu’on ne le croit. Beaucoup ont même choisi de rester en Algérie, après l’indépendance. Jena Pierre Scotto fut de ceux-là. En plus de son soutien et engagement indéfectible en faveur de l’ALN, il a continué son combat, après 1962, au service de la nation algérienne dans le secteur de la santé. Scotto était un éminent chirurgien. Il demeura un grand humaniste au service des pauvres jusqu’aux derniers moment de sa vie. Il a longuement vécu au village Tifra, dans la commune de Tigzirt, en Kabylie maritime. Les villageois se souviennent encore de lui. « Il était le seul Français, avec sa famille à vivre dans notre village. Nous n’oublierons jamais ses qualités humaines et son dévouement pour les démunis. Scotto était très proche des gens notamment des pauvres », témoigne Malek, un jeune de village de Tifra. A l’occasion de la commémoration du 1er Novembre 1954, les villageois de Tifra se sont rappelés cet humaniste. Né à Thénia, Scotto a vécu presque toute sa vie en Algérie. Un pays qu’il n’a quitté que vers la fin de sa vie. Durant les 7 ans de la guerre, alors qu’il était chirurgien au bloc opératoire du sanatorium de Belloua, à Tizi-Ouzou, il n’a pas cessé d’apporter sont soutien aux maquisards de l’ALN. L’Etat algérien, après l’indépendance, fut reconnaissant envers ce chirurgien qui a fait de la cause algérienne la sienne. Scotto a été reconnu comme ancien maquisard. Plus tard, il s’est installé avec les membres de sa famille au village Tifra. Il y a vécu au milieu des villageois à qui il a prodigué des soins, même après sa retraite. En 1993, il quitta l’Algérie et s’installa en France. Moins d’une année après, il quitta le monde le 08 février 1994, suite à une longue maladie. L’image de Scotto reste toujours ancrée dans les esprits des habitants de Tifra qui ne veulent pas l’oublier. Son souvenir restera à jamais lié à l’histoire, à la vie de ce village.

S. Sahaf

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