Interpellé hier sur la décision de six syndicats du secteur de l’éducation de recourir à une grève générale de deux jours le 15 et l6 janvier prochain, le premier responsable du secteur, Boubekeur Benbouzid est allé droit au but en disant que « toute journée non travaillée sera non payée. ». Plus déterminé, le ministre de l’éducation, invité hier par l’émission « Question de l’heure » de la chaîne III, a, en haussant le ton, souligné que la réglementation sera appliquée dans toute sa rigueur. Ceci dit, les enseignants qui suivront le mot d’ordre du débrayage subiront, selon le ministre, des sanctions sur salaire. La prime de rendement sera, en outre, revue à la baisse, souligne Benbouzid. Outré, ce dernier estime que les revendications des protestataires ne peuvent être posé que dans un cadre global dans la mesure ou l’augmentation des salaires, la révision du statut et de la périodicité de la retraite ne dépend pas, dira t-il de ses prérogatives. A ce propos, il a indiqué avec fermeté qu’il « faut mettre un terme à cette confusion des rôles ». Et d’ajouter avec un air courroucé : « je ne suis pas là pour régler les faux problèmes ni d’ailleurs pour agréer des syndicats ». Sur la même lancée, Benbouzid, pour faire rappeler les efforts de son département consentis dans le sens d’amélioration de la situation socioprofessionnelle de la corporation des enseignants, il a réitéré une fois de plus qu’aucun des secteurs n’a bénéficié d’une hausse des salaires comme celui de l’éducation. « Il y a eu une augmentation conséquente des salaires. D’ailleurs 91% du budget alloué au secteur, soit 222 milliards de dinars, est versé dans la masse salariale » dira t-il avant d’ajouter, preuve à l’appui, qu’en deux ans les enseignants ont vu leur salaire augmenté de 50%. Cette revalorisation des salaires, précise le ministre, est intervenue suite au mouvement de protestation qui a entaché le secteur notamment du secondaire durant plus de deux ans. Pour ce qui est du statut particulier de l’enseignant, il ne sera revu qu’après l’adoption du statut générale de la fonction publique par les deux chambres parlementaires, affirme l’invité de l’émission, tout en exprimant, toutefois, son vœu d’instaurer le statut particulier pour les enseignants dans la mesure où le statut actuel régissant le secteur ne « convient pas ni aux enseignants ni aux réformes introduites dans le système éducatif ». Pour ce qui est de la doléance relative à la réduction de la retraite à 25 ans de service, le ministre s’est contenté de dire qu’il y a une loi qui statue sur cette question. A la question de savoir que compte faire son département pour dissuader les protestataires à ne pas exécuter leurs menaces de bloquer de nouveau les écoles, Benbouzid a avancé que « nos portes seront ouvertes à tous les syndicats agrées. Le dialogue n’a jamais fait défaut. Ils seront les bienvenus à condition qu’ils œuvrent dans un cadre légal ». Passant aux réformes, le ministre de l’éducation a mis l’accent sur les efforts déployés par son département notamment pour la formation non seulement des enseignants mais également des encadreurs. L’objectif assigné à cette démarche, purement pédagogique, est d’arriver à améliorer le « rendement du système scolaire et de la qualité d’enseignement, la réduction des disparités régionale et une meilleure efficience des dépenses du secteur ». Selon Benbouzid, sur 280 000 instituteurs travaillants au primaire et au moyen, 210 000 bénéficieront d’une formation a cours d’emplois. « Seuls les tutélaires d’un diplôme universitaires peuvent postuler pour un poste d’enseignant. BAC+3 Pour le primaire et BAC +4 pour le moyen et la seconde. », précise, t-il en outre.
Un secrétaire général de l’éducation dans chaque wilaya
En ce qui concerne les encadreurs, Benbouzid a indiqué qu’il ne peut être un directeur d’un établissement scolaire sauf celui titulaire d’un diplôme de poste graduation. Pour ceux qui sont déjà en poste, le ministre affirme qu’une série de stage de formation leur sera destinée. Cette dernière sera prise en charge par l’Union Européenne dans le cadre du MEDA II. Rappelons que pas moins de 19 millions d’Euros ont été dégagés dans cette optique. Les directeurs des établissements sont appelés désormais à être de bons managers pédagogique car ils sont tenus d’obligation de résultat. Pour ce qui est de la gestion, le ministre a indiqué que cette tache sera octroyé aux secrétaires généraux de l’éducation qui seront mis en place dans chaque wilaya prochainement. Sur la question de savoir le sort des 14 proviseurs démis de leur fonction en début de l’année en cours, l’orateur a dit que cinq ont été dégradés. Le reste a été lourdement sanctionné. Une cinquantaine d’écoles privées seront fermées
Sur le dossier des écoles privées, le ministre de l’éducation ne semble pas changer son attitude d’un iota. Son niet est catégorique. Toutes les écoles n’ayant pas répondu aux exigences du gouvernement seront fermées. Benbouzid souligne dans la foulée, qu’il y a une cinquantaine d’écoles notamment au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, qui ne se sont pas conformés au cahier de charge soumis par son instance. Ce qui l’a amené à dire qu’elles « seront toutes fermées ». Quant aux élèves, ils seront récupérés et placés soit dans des écoles publiques ou privées, lance l’orateur pour rassurer les parents de ces derniers. Benbouzid ajoute en guise de conclusion que depuis l’entame de l’année scolaire, 70 écoles ont été agrées et 17 dossiers rejetés.
Wassila Ould Hamouda