L’Unité médico-chirurgicale (UMC) de l’hôpital Mohamed Boudiaf de Bouira, est toujours en chantier au grand dam des malades. Ces derniers sont obligés de se rabattre sur le minuscule pavillon des urgences de la clinique Mohand Ameur, située à la sortie-est de la ville. L’UMC de Bouira, faut-il le rappeler, est en travaux depuis le mois de juillet 2012, pour un coût global estimé à près de 80 millions de dinars. Mais le plus étonnant dans tout cela, est que ces travaux de réhabilitation devaient prendre fin au mois de mars dernier, puis ajournée au mois de septembre. Cependant, deux mois se sont écoulés après la date butoir et ce chantier est loin d’être achevé. Pis encore, des malfaçons ont été constatées. D’ailleurs, lors de sa visite sur le chantier, le Premier responsable de la wilaya, M. Maaskri, a piqué une colère noire, en constatant ces piétinements. En effet, le chef de l’exécutif s’est carrément pris au chef de projet en le menaçant de résiliation, assorti de pénalités de retards. « Clairement, vous êtes en train de vous moquez de moi ! Je peux tout pardonner sauf cette attitude », a-t-il lancé d’un ton acerbe. Il faut dire que les griefs, retenus contre l’entreprise réalisatrice qui a fait preuve, par le passé d’une défaillance manifeste, ne sont pas minces. On citera à titre d’exemple, le retard pris dans l’installation du système de chauffage et de climatisation, les portes électriques ne sont pas encore posées, les travaux d’étanchéité sont également remis en cause, la devanture est toujours en travaux, le service de réanimation souffre de nombreuses imperfections,… etc. Cette unité est encore en chantier et n’est pas prête d’être livrée pour cette année. Tout ceci, a fait sortir le wali de ses gants en déclarant : « Je n’ai jamais vu de tels négligences. C’est quasiment criminel de votre part », vociféra-t-il à l’adresse du chef du projet, qui a observé un silence coupable. Toujours dans le chapitre des remontrances, M. Maaskri n’y est pas allé de main morte. « Où sont vos promesses ? Où sont vos assurances faites par le passé ? Résolument, vous avez fait montre de défaillances et de négligences. Pis encore, selon moi, vous m’avez menti ! » lui a-t-il asséné. Face à cela, l’entreprise réalisatrice tentera de s’expliquer, en arguant le fait que les matériaux n’ont pas été acheminés à temps. Mais, cela n’a pas été suffisant pour convaincre le Premier magistrat de la wilaya, qui a pris la décision de mettre en demeure l’entreprise. « Vous ne pouvez nullement échapper à une première mise en demeure. Vous avez lourdement fautés. Je reviendrai vous voir et si les choses restent en état, ça sera la résiliation, je vous le promets et contrairement à vous, je tiens mes engagements », a-t-il prévenu. Pour rappel, au mois d’avril dernier, ce même wali s’est dit avoir été « floué » par l’entreprise et n’a pas manqué à le lui faire signaler. « Vous êtes très en retard monsieur ! Je vous ai laissé du temps pour vous rattraper. Mais à ce que je vois, vous n’avez pas pris mes consignes en considération, vous m’avez floué ! Vous me décevez énormément », a-t-il lancé à l’entrepreneur en charge du projet. Mais visiblement, ce dernier s’en tête toujours à traîner ses pattes et continue de faire dans le bricolage au détriment des malades. Ces derniers continuent de s’entasser dans la polyclinique Mohand Ameur. Cet établissement sanitaire, en plus d’être exiguë et inapproprié pour contenir le flux incessant des patients, est situé au niveau d’un des quartiers les plus malfamés du chef-lieu de la wilaya, à savoir Ain Graouche. En plus de l’insalubrité ambiante, les malades au même titre que les riverains, font face à une insécurité grandissante. Ainsi, et selon plusieurs témoignages, bon nombre d’agressions ont été enregistrées à l’intérieur même de l’établissement. Ces agissements ont touché aussi bien les malades que le personnel.
Ramdane Bourahla
