Quatre recommandations adoptées

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Les deux journées d’étude dédiées au «patrimoine villageois amazigh», organisées par le Haut Commissariat à l’Amazighité en collaboration avec l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman de Paris, qui se sont déroulées les 9 et 10 du mois en cours, ont été clôturées, hier en début d’après-midi, au niveau du petit théâtre de la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou. La seconde journée a, en effet, été consacrée aux enquêtes sur le terrain réalisées par des professeurs et leurs étudiants. « La microtoponymie ou patrimoine villageois en perdition », est l’intitulée de la communication présentée, en début de matinée, par Mustapha Tidjet, de l’université de Béjaïa, dans laquelle il indique : « Nous assistons, impuissants, à la déstructuration d’un pan important de notre patrimoine. Une politique déjà engagée par les pouvoirs coloniaux et à laquelle les autorités de l’Algérie indépendante ne semblent pas vouloir y remédier. Aujourd’hui, les jeunes générations des villages ne connaissent pas les noms de la majorité de ces dénominations ». Le conférencier a essayé de montrer, à travers sa communication, un exemple concret de cette déstructuration, les causes qui sont à l’origine de cette déperdition et les mécanismes de substitution enclenchés pour la création de nouvelles dénominations. Par la suite, une table ronde autour des travaux des mémoires de fin d’étude sur le patrimoine villageois a été animée par Azzedine Kinzi, durant laquelle différents thèmes ont été abordés, notamment « le système d’irrigation : le patrimoine du village Ath-Waâban », « Les fontaines : Patrimoine des villages de Ouaguenoun », « Les mémoires villageoise de guerre : patrimoine villageois d’Ath Aissa Ouyehya » et « Tajmaàt : patrimoine du village Kibouche et Ath Ali Oumhand ». Dans son allocution, M. Kinzi dira : « J’incite les jeunes à aller chercher et essayer de comprendre notre patrimoine. De plus, je crois que l’université doit s’impliquer d’avantage pour sauvegarder et recueillir ces mémoires. Car il faut savoir combien notre patrimoine est riche et diversifié ce qui nous interpelle en tant qu’universitaires ». Cette journée s’est poursuivie avec la projection d’un film documentaire sur « la réhabilitation des maisons traditionnelles dans le village de Djebla à Beni-Ksila », suivi d’un débat.  Par ailleurs, une série de recommandations a été adoptée, à l’issue de ces journées d’études. Elles portent sur l’institution définitive d’une « journée nationale du patrimoine villageois » où seront faites les évaluations des actions, les productions intellectuelles réalisées sur le patrimoine, ainsi que la création d’un prix annuel pour les œuvres ayant pour but de sauvegarder le patrimoine villageois, notamment en matière d’œuvres d’arts, plastiques, livres et films, et d’un autre qui concernerait les associations notamment dans le domaine de la sauvegarde du patrimoine ; la réhabilitation des anciens villages ; l’organisation de caravanes culturelles et d’actes de toponymie. Il a aussi été décidé d’allouer un budget aux institutions pour mener des enquêtes sur le terrain ayant pour objectifs « la sauvegarde, la réhabilitation et le renouveau du patrimoine villageois et le recensement du toponyme de la Kabylie en vue de rétablir leur forme authentique ». 

       

Samira Bouabdellah

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