Le tribunal près la cour criminelle de Tizi-Ouzou a condamné hier, à vingt ans de réclusion le dénommé B. Abderrahmane, un terroriste toujours en fuite. Lors du même procès, un deuxième accusé le dénommé R. Karim, âgé de 31, a été lui, condamné à huit mois de prison ferme et à 20.000,00DA d’amende, pour possession illégale de munitions de quatrième catégorie (une cartouche de 09 mm) alors qu’il a été disculpé du chef d’accusation d’appartenance à un groupe terroriste armé. Le procureur de la République avait, auparavant, requis vingt ans de réclusion criminelle à l’encontre des deux accusés, pour le chef d’accusation d’appartenance à un groupe terroriste armé et détention de munitions de quatrième catégorie. La défense, formée par trois avocats, avait demandé l’acquittement du prévenu R. Karim, et ce pour «défaut de preuves tangibles» prouvant l’implication de leur client dans cette affaire et «non versement de la pièce à conviction au dossier», à savoir une cartouche 09 mm, et sa non présentation devant le jury lors du procès. Selon l’un des avocats, ce dossier ne devait même pas arriver à la cour criminelle pour manque de preuves. Pour ce qui est des procès verbaux de la police judiciaire, sur lesquelles le procureur de la République s’était appuyé ils ont été pris à titre d’information uniquement lors du procès. La défense soulignera, par ailleurs, le fait que le prévenu R. Karim a nié dans trois procès verbaux et devant le juge d’instruction, les faits qui lui étaient reprochés. Notons qu’aucun témoin n’a été entendu lors de ce procès. Dans cette affaire, l’accusation s’était basée sur l’information, selon laquelle le prévenu aurait eu des contacts avec le terroriste B. Abderrahmane, mais qui «n’a pas été spécifiée et présentée devant le tribunal criminel», soutiendra l’avocat de la défense. L’accusé a, durant tout le procès, nié les faits qui lui étaient reprochés.
Karima Talis