La liste des bénéficiaires du dernier programme des logements sociaux de la commune de Mizrana, au nombre de 50 prévus a été rendue publique, dans la matinée de dimanche dernier, par voie d’affichage à l’entrée du siège de l’APC.
Aussitôt diffusée, l’information a fait le tour de la localité tel une trainée de poudre, engendrant des heureux parmi la population, mais aussi des mécontents. La demande étant nettement supérieure à l’offre, ces derniers sont beaucoup plus nombreux, et comme attendu, ce fut la ruée des recalés vers les sièges de la daïra et de l’APC. Chacun voulait savoir pour quel motif sa demande a été rejetée. Les autorités locales, devant l’afflux des citoyens, ont tenté de rassurer les citoyens et de les convaincre de la justesse de leurs décisions. Elles martelaient que la liste des bénéficiaires est provisoire et que les « candidats » malheureux ont encore huit jours devant eux pour introduire des recours. En fin d’après-midi, nous avons rencontré un sexagénaire, père de huit enfants, logé par une tierce personne au chef-lieu de la commune. Il nous racontera brièvement ses péripéties et les nombreux déménagements qu’il a effectués depuis 1998, tous imposés par la situation sécuritaire du pays. Il était dans le viseur des terroristes qui écumaient la forêt de Mizrana. Sa première demande de logement social date de l’année 2000, et à chaque programme, il se retrouve évincé. « Je n’arrive pas à comprendre pour quelle raison ma demande a été rejetée cette énième fois ? Nous logeons, avec ma famille, dans une vieille maison, dans des conditions précaires très difficiles. Nous vivons chez des tierces personnes, dans un autre village que le notre », poursuit-il dépité. Notons que 40 autres logements sont en voie d’achèvement, dans la même commune. C’est-à-dire de quoi maintenir l’espoir des mécontents, pour un temps encore.
Mohamed Ghernaout