À moins de trois semaines du lancement commercial de la téléphonie mobile de troisième génération (3G+), prévu pour le 1er décembre prochain, l’Autorité de régulation télécommunications et des postes (ARTP) vient d’inviter les trois opérateurs mobiles à compléter leurs dossiers d’acquisition des licences d’exploitation du réseau 3G+. Cette étape vient pour finaliser le long processus du lancement de la HSPDA en Algérie. Ainsi, après l’obtention » provisoire » des licences d’exploitation, qui a eu lieu le 14 septembre dernier, l’ARTP compte, désormais, boucler la boucle, avec l’attribution effective et permanente des licences aux trois opérateurs. En effet, et comme il a été mentionné précédemment dans ces mêmes colonnes, les trois opérateurs ont obtenu provisoirement, c’est-à-dire sur la forme, le droit d’exploiter le réseau 3G+ à travers l’ensemble du territoire. Pour ce qui est de l’obtention définitive, autrement dit, sur le fond, elle ne devrait pas, selon les spécialistes du secteur, poser trop de problèmes. « L’ARTP, par cet appel aux opérateurs de compléter leurs dossiers, compte parachever le processus lancé au mois d’août dernier. À mon sens, tous les opérateurs vont finaliser leurs dossiers avant le 20 novembre prochain », expliquera M. Ouchrif, spécialiste des TIC. Avant d’ajouter que cette opération consiste en » l’examen des offres techniques de chacun des opérateurs et l’attribution des fréquences sur lesquelles ils doivent émettre. De ce fait et si on analyse bien la situation, cet appel est juste une procédure administrative, sans grande conséquence pour la suite ». Interrogé sur la sortie médiatique de la ministre des PTIC, Mme Derdouri, qui avait indiqué le 28 septembre dernier, que » certains opérateurs ne sont pas prêts pour la 3G », et surtout qui était visé par cette déclaration, ce spécialiste, après un long moment de silence, lâchera : » Écoutez, à cette question je n’ai pas vraiment de réponse précise. Tout ce que je peux dire, c’est que l’opérateur Djezzy a effectivement connu un certain retard du fait de ses démêlés avec l’Etat. De là à affirmer que c’est lui qui était la cible, c’est un pas que je ne peux franchir, car je n’ai pas d’éléments tangibles à fournir ». Sur un tout autre volet, on apprendra également que les trois opérateurs sont désormais autorisés à divulguer les wilayas qu’ils auront à couvrir à partir du 1er décembre prochain, hormis les quatre wilayas obligatoires qui sont Alger, Oran, Constantine et Ouargla. Pourtant, certains opérateurs ont brisé le silence imposé par l’ARTP, en dévoilant, la semaine passée, les wilayas concernées. Ainsi et comme il a été révélé par notre journal, l’opérateur Ooredoo (Nedjma) a obtenu l’exclusivité de la 3G+ dans la wilaya de Béjaïa, en plus de Chlef, Ghardaïa et fait étonnant, la wilaya de Bouira. Étonnant, car cette dernière est » mal classée » dans la cartographie de l’ARTP. Elle figurait dans le troisième lot des wilayas susceptibles d’avoir cette technologie en premier. L’opérateur Mobilis, pour sa part, couvrira, selon nos informations, les wilayas de Tizi-Ouzou, Annaba, Sétif, Tlemcen, Batna et Laghouat en exclusivité. Quant à l’opérateur Djezzy, aucune information n’a filtré à propos des wilayas qu’il devra couvrir, sachant que sa position de troisième au classement de l’ARTP ne lui confère pas le droit d’avoir des wilayas en exclusivité.
Ramdane Bourahla