Inquiétude à Tazrout Aouaoudha !

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Tazrout Aouaoudha et les hameaux environnants sur les hauteurs de la ville, à la frontière sud de la wilaya, sont enclavés et sans aucune structure de sécurité.

Le démantèlement du détachement de la garde communale, après la dissolution de ce corps, a plongé toute la population dans l’inquiétude. Connue pour être une zone rouge durant les années de terrorisme, elle a revu une certaine stabilité au moment où les gardes communaux étaient aux aguets. Ces derniers mois, la peur s’empare de ces montagnards qui craignent des incursions nocturnes, d’autant plus que leur localité est entourée de massifs forestiers, tel que  celui de Beggas qui donne sur Kadiria dans la région de Lakhdaria, l’ex Palestro. Le vol de deux micro-ordinateurs dans le CEM du village, par un groupe d’individus, inquiète au plus haut point les habitants. « Nous avons peur, car personne n’est là pour nous défendre. D’ailleurs, avant l’Aïd, du bétail a été subtilisé dans des étables toutes prêtes des habitations, mais sachant qu’ils n’avaient rien entre les mains pour se défendre, les propriétaires de ces bêtes se sont laissés faire. Pourtant, nous n’avions pas voulu que la garde communale soit démantelée », nous dira, au bout de ses peines, cet habitant de Slalma. D’autres citoyens nous ont appris que des bonbonnes de gaz ont été volées dans une épicerie. De jour comme de nuit, ces citoyens ont peur. « C’est bientôt la récolte oléicole, qui aurait le courage de sortir dans les champs? Nous avons doublement peur. Il y a une crainte de tomber sur les terroristes qui écument toujours ces forêts d’une part, et d’autre part, nous avons peur de sauter sur d’éventuels engins explosifs encore enfouis sous terre », ajoutera un autre habitant à la lisière du village. Dans tous les cas de figure, cette population est en danger. C’est dire, que les habitants de Tazrout Aouaoudha regrettent énormément le départ des gardes communaux de leur village. Par ailleurs, il faudra souligner cet exode vers les villes soit à Draâ El-Mizan, soit à Aomar. Les quelques familles revenues, une fois la paix installée, après avoir quitté le village en pleine décennie noire, sont contraintes de reprendre la voie de l’exode de peur des représailles. Dans cette vaste contrée, dès que le soleil se couche, il n’y a presque aucune âme qui s’aventure sortir. Certains d’entre eux nous ont signalé même le passage sporadique d’hommes armés. Certainement, ces derniers rassurés par l’absence de sécurité y transitent pour se rendre vers d’autres maquis soit de la wilaya de Bouira ou de la wilaya de Tizi-Ouzou, tel Boumahni ou encore Sid Ali Bounab. Au moins deux faux barrages ont été dressés sur la route entre Tizi Gheniff et Thala Mokrane qui mène vers cette grappe de villages. C’est là un autre indice qui montre que le risque existe toujours même si on parle de la paix retrouvée.  Notons que l’installation de barrages fixes (gendarmerie- ANP) au col de Tizi-Larba sur la RN25 et au lieu dit Tiqentarth n’ chachith sur la RN68, à mi-chemin entre Draâ El-Mizan et Tizi Gheniff, a été un moyen de réduire la mobilité de ces éléments restés dans les maquis de la région: une stratégie de prévention qui a donné de très bons résultats sur le plan de la lutte anti-terroriste. En définitive, ces villageois doivent donc s’organiser afin de répondre à d’éventuelles attaques ou encore doter leur localité d’une structure de sécurité.

A. Mohamed

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