La grogne qui avait secoué le lotissement-Est de Tigzirt, durant l’été dernier, a accouché du revêtement de la bretelle reliant la RN24 à la route de Tifra, objet de tant de colère. Car, pour bien comprendre, les habitants ont exigé le revêtement de l’ensemble des pistes d’accès dudit quartier, qui se mesure à près de 5 kilomètres, contrairement au projet des autorités qui se limite au rechapage de la bretelle d’évitement. Les autorités locales, dans le souci d’absorber la protestation qui a fait du bruit en arrivant jusqu’au bureau du wali de Tizi-ouzou, ont agis en pompiers. Elles ont promis de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour prendre en charge les doléances des citoyens en colère. Mais depuis, les résidents, par le biais du comité local né des braises de la protestation, peinent à faire poser des dos d’ânes sur la route, fraîchement revêtue, pour contraindre les automobilistes à lever le pied devant le groupe scolaire. Pourtant, la menace de sinistre routier demeure omniprésente. Pour toute réaction « dissuasive », les autorités concernées ont installé des panneaux avertisseurs de chaque côté de l’école. « Une mesure insuffisante », pensent les résidents. « Peut être, faudra-t-il attendre qu’un drame soit produit pour les voir à l’œuvre », ajoutent-ils. À ce sujet, il est inutile de préciser que les panneaux en question sont de si petite taille qu’ils n’attirent presque aucune attention. Crée depuis 1981, le lotissement-Est de Tigzirt demeure à ce jour sans viabilisation. Certaines de ces voies sont impraticables en hiver. Par ailleurs, le réseau AEP a été entièrement réalisé par les résidents eux-mêmes. Seule l’école primaire a été alimentée par les autorités.
Mohamed Ghernaout
